dimanche 6 novembre 2016

Science de sorcière

Jouons un peu avec l'image de la sorcière, femme plus ou moins "chamane", guérisseuse, médium, qui vit au contact de la nature, marche pied nus dans la forêt, connait les plantes et les champignons, parle aux animaux, fait brûler de l'encens et autres résines, et peut expérimenter divers états de "transe"... Pas si éloignée que ça de certaines naturopathes modernes!

La sorcière est-elle folle? Hystérique? Psychotique? Charlatan? Démon?
Ou bien met-elle en pratique une connaissance intuitive, un sens perceptif subtil de phénomènes que la science "moderne" commence tout juste à explorer?
Plutôt que de diaboliser ceux qui perçoivent le monde de façon atypique, ainsi que leurs visions "bizarres", ne pourrait-on pas envisager que c'est la science "moderne" qui a un léger retard sur les hyper-perceptifs?

Au sommaire de cet article, un peu long:
- Les états modifiés de conscience
- Le bain de forêt
- La connexion à la terre


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- Les états modifiés de conscience: 

En ce moment, dans les "kiosques" à journaux, on peut trouver plusieurs magazines qui abordent le sujet :




Et même Science & Avenir s'y met:



Dans ce numéro de Science & Avenir,  on nous parle des scientifiques qui étudient les Etats Modifiés de Conscience: les Etats de Mort Imminente, le rêve lucide, la méditation pleine conscience, l'hypnose, la transe chamanique... On y mentionne même un chouilla les psychédéliques (Ayahuasca, champignons halucinogènes...).
Oui, des scientifiques étudient les Etats Modifiés de Conscience (et les psychédéliques).
Ceux qui connaissent le Dr Olivier Chambon le savent déjà. Le Dr Chambon est un psychiatre français, spécialiste du chamanisme et des psychédéliques.
Et oui, des scientifiques étudient même la transe chamanique et ceux qui connaissent Corinne Sombrun le savent déjà. Corinne Sombrun est une journaliste et chamane française, qui collabore avec des scientifiques qui étudient la transe chamanique.




Science & Avenir aurait-il basculé dans le camp des "charlatans"? Des "pseudo-scientifiques?
Dans la communauté de l'autisme, je serais curieuse de savoir comment des gens comme Franck Ramus ou Jean-Marc Bonifay seraient susceptibles de réagir à ce genre d'article.
Petite crise d'urticaire?! (pardon je suis un peu taquine)
;-) :-P

Extrait de l'édito de Dominique Leglu"... nos multiples états de conscience, modulés par diverses ondes cérébrales (alpha, thêta, gamma…), modifient nos perceptions. Pour qui s’interroge sur le rêve, la méditation en pleine conscience, la transe, l’état extatique et plusieurs autres, consulter sans attendre le tableau publié dans notre dossier. Il montre que selon l’intensité de l’expérience, le phénomène très particulier de « dissociation de soi » grandit. Rien d’ésotérique là-dedans mais une modification de la perception, donc, que certains scientifiques, tel Steven Laureys, du CSG, ont d’ailleurs tenté de revivre." Sciences et Avenir lui a fait raconter sa tentative de recréer une EMI [Etat de Mort Imminente], en particulier. S’il déclare ne pas l’avoir complètement connue, il avoue, en revanche, savoir maintenant ce qu’est un état modifié de conscience ! Etonnant. De même que de découvrir que l’EMI, devenu mythe contemporain (p.40), permet à des médecins de "traiter de la spiritualité sans tomber dans l’écueil de la religiosité" auprès de personnes en fin de vie."

Toute personne connaissant bien le sujet de l'autisme devrait tilter en lisant "modifient nos perceptions" :  les "troubles" ou particularités de la perception (troubles sensori-moteurs) étant au coeur de la problématique de l'autisme.
Je tente de faire quelques liens entre autisme et chamanisme dans mon mémoire, dans un chapitre sur le chamanisme: "... l'état de transe pourrait être un état « nouveau » du cerveau, c'est à dire encore inconnu de la médecine occidentale, un état permettant au cerveau de devenir plus perceptif qu'en temps normal (sur-activation des zones « limbiques », zones de la perception). L'encéphale est un filtre à perceptions, un filtre modulable. La transe permettrait d'augmenter la « bande passante » nous permettant de capter l'information sensorielle environnante. Ce ne serait pas un « trouble » de la perception mais une modulation de la perception, comme lorsqu'on règle un poste de radio pour passer d'une station à une autre. 
Perceptions différentes = environnement différent = accès à des informations différentes 
Pour Corine Sombrun, la transe lui permet d'accéder au monde des esprits et de converser avec eux, pas toujours très pacifiquement, car certains semblent loin d'être de petits anges. En transe, elle perçoit son environnement d'une façon différente, augmentée, ses sens et ses perceptions sont à la fois différents et plus aiguisés, elle devient capable de sentir et de voir les dissonances et de chanter, de produire des sons qui ré-harmonisent les corps et les esprits des personnes qui l'entourent." (page 157)

Extrait du Garçon Cheval (de Rupert Isaacson), reproduit page 158: "« Est-ce que les chamanes étaient parfois des adultes autistes ? Je pensais au point de vue de Temple Grandin, pour qui les autistes pourraient être des connecteurs entre le monde humain « normal » et le monde animal, ou le monde de la science ou de la musique. Est-ce que les autistes, dans les sociétés traditionnelles, étaient aussi parfois des connecteurs au monde des esprits ? Je pensais à Besa [un guérisseur africain] et quelques uns des autres guérisseurs que j'avais rencontré, qui étaient tous bizarres, parlaient en charades, qui étaient « partis avec les fées », comme disent les britanniques. Ce n'était pas si éloigné de Rowan. Quoi qu'il était intéressant de voir que tous avaient un rôle à part entière dans leur communauté, plutôt que d'être marginalisés. (…) Ghoste [un chamane mongole] dit qu'un enfant comme ça, comme Rowan, est fait pour devenir un chamane. Une part de lui est déjà dans le monde des esprits. » (The Horse Boy, traduction personnelle)."

P.S.: Si ça continue comme ça, dans moins d'un an ou deux, Science & Avenir nous pondra un bon gros dossier sur les propriétés thérapeutiques des psychédéliques!!
Pour aller un peu plus vite que les journalistes français, il est possible de s'informer sur le sujet sur http://www.maps.org/resources/papers ou http://ncbi.nlm.nih.gov/ (taper "ayahuasca" ou "psilocybin" ou "mdma" dans le moteur de recherche!).



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- Le bain de forêt: 

Aussi appelé la "médecine de la forêt", le bain de forêt - c'est à dire la bonne vieille promenade dans les bois, fait l'objet d'études au Japon.
On constate que ce "bain d'arbres" permet de réduire le taux de cortisol (hormone du stress), de réduire l'activité du système nerveux sympathique (qui régit les réactions de type "lutte ou fuite"), stimule l'activité du système nerveux parasympathique (qui régit les processus de digestion et de régénération), réduit la tension sanguine et le rythme cardiaque, renforce le système immunitaire. Autant de propriétés bienvenues pour les autistes, qui ont tendance à vivre en état de stress chronique dès leur enfance.
Ce sont les stimulations sensorielles de l'environnement forestier qui contribuent à avoir un effet apaisant (environnement sonore, tactile, olfactif), ainsi que les substances volatiles excrétées par les arbres, les phytoncides: alpha-pinene et beta-pinene,. On retrouve des alpha-pinène dans de nombreuses huiles essentielles, comme celle de cyprès Hinoki, d'Abies alba (sapin argenté), de Pinus pinaster (pin maritime), de Pinus montana (pin de montagne), de Juniperus communis (genévrier), de Myrtus communis (myrte), de Citrus reticulata (mandarine verte), de Citrus limon (citron), de Commiphora myrra (myrrhe), de différentes variétés de Boswellia (encens)...

Encens Oliban (Boswellia sacra).
"Profondément solaire par essence, l’Oliban est l’encens biblique par excellence, et fut utilisé à travers tout le monde antique et médiéval pour favoriser le sentiment d’unité avec Dieu et l’élévation des pensées et des demandes vers celui-ci." - Site web d'Arnaud Thuly 

... On trouve aussi des phytoncides dans l'huile essentielle de térébenthine (extraite du pin maritime ou du pin des landes) diffusée dans le "Bol d'air Jacquier", appareil qu'on trouve dans certains cabinets de naturopathes.


Sources:
Effect of phytoncide from trees on human natural killer cell function.
Forest medicine research in Japan.
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- Connexion à la terre:


Marcher pieds nus au contact direct de la terre aurait des effets antioxydants, globalement anti-inflammatoires et cicatrisants.
Etre en prise directe avec le sol permettrait la circulation d'électrons libres, du sol vers le corps, et ce serait ces électrons qui auraient un effet antioxydant (les antioxydants sont des donneurs d'électrons), effet globalement positif sur le système immunitaire et "anti-âge".
Pour les autistes, qui tendent à être plus sujet au stress oxydatif et à l'inflammation que les non-autistes, toute pratique anti-inflammatoire, anti-oxydante, non médicamenteuse, peut être extrêmement intéressante. 
Il est possible de remplacer le contact direct "pieds nus" avec la terre par des chaussures équipées d'une petite "prise" au sol... Et non, il ne s'agit pas de wifi ni d'une ènième source d'ondes électro-magnétiques!

Chaussures EarthRunners 



... ou, pour la nuit, plutôt que de dormir par terre dans les bois, on peut rester chez soi et s'équiper d'un draps, ou d'un plaid, tissé en partie de fil d'argent, relié à une prise de terre.

Plaid Earthing


Attention: les draps ne sont pas "branchés", sous tension, mais uniquement reliés à la prise de terre, pas à la prise de courant!!


Attention! Si nos prises de courant sont dépourvues de prise de terre, 
ou si leur prise de terre n'est pas réellement connectée à la terre,
un matériel de connexion à la terre ne pourra pas fonctionner!

Ce genre d'équipement peu sembler "farfelu" (et il est malheureusement encore assez cher, quoi que les prix puissent beaucoup varier d'un site à l'autre, voir par exemple http://www.earthconnection.eu/), mais la connexion à la terre, la nuit, pourrait permettre d'améliorer la qualité du sommeil, en ayant un effet globalement calmant, en régulant le cycle de production du cortisol et en activant le système nerveux parasympathique.
Les autistes et leurs troubles du sommeil chroniques pourraient apprécier!

Source:
The effects of grounding (earthing) on inflammation, the immune response, wound healing, and prevention and treatment of chronic inflammatory and autoimmune diseases

lundi 24 octobre 2016

Le "bon" magnésium

Petite liste de compléments à base de magnésium, pour les énervés, les fatigués, les anxieux...

Les aliments "normalo-moderne", hyper transformés, hyper raffinés, hyper appauvris en micro-nutriments, cultivés sur des sols de moins en moins "vivants", sont propice au développement de carences par défaut d'apports appropriés en micro-nutriments.
Le mode de vie normalo-moderne, hyper stressant, est propice au développement de carences puisque le stress augmente nos besoins en micro-nutriments.
La consommation d'aliments pro-inflammatoires, d'anti-nutriments (gluten, inhibiteurs d'alpha-amylase et de trypsine, lectines...), est propice au développement de carences puisque ces substances nuisent à la bonne santé intestinale, et diminuent donc nos capacités d'assimilation.
La consommation de médicaments, d'alcool, de tabac, de sucre..., "brûlent" nos réserves de micro-nutriments vitesse grand V (pour pouvoir se servir du glucose, le corps a besoin des "co-facteurs" que sont les vitamines et les minéraux, le corps surconsomme des vitamines et minéraux (anti-oxydants) pour se protéger des dommages des drogues, etc....)
Les autistes ont des rigidités alimentaires, des hyperesthésies propices aux développement de comportements alimentaires contraires à une bonne nutrition, propice aux carences, et ils ont qui plus est une paroi intestinale et une flore intestinale plus fragiles que la moyenne, propices aux développement de carences (sous-production de vitamines B par la flore, tendance à l'inflammation accrue, etc...).

Plein de bonnes raisons pour manquer de magnésium, entre autre, micro-nutriment essentiel à la bonne santé, y compris à la santé neuropscychologique (je ne vais pas faire la liste de toutes les fonctions que remplit le magnésium dans le corps, dans le système nerveux, le système immunitaire..., cette intro est déjà beaucoup trop longue!).

Bref, quand on est à cran, qu'on ne supporte plus le moindre stress, qu'on fait des crises de tétanie, de "spasmophilie", qu'on est déprimé, épuisé, etc... Une petite cure de magnésium peut être la très bienvenue, à condition de trouver le "bon" magnésium qui va vraiment refaire nos stocks plutôt que d'avoir juste un effet laxatif. Une "purge" peut être un soulagement, si on a une petite tendance à la constipation chronique: on aura la sensation d'être plus léger, on sera plus zen parce que moins "toxique" (les phénomènes de fermentation/putréfaction intestinales libèrent des métabolites qui sont loin d'être innocents et qui peuvent être absorbés par les intestins), mais on n'aura pas remonté nos stocks de magnésium pour autant.

Cela commence à se savoir que les formes "chlorure" et "oxyde" de magnésium sont essentiellement des laxatifs.
Ce sont malheureusement celles qu'on trouve le plus facilement un peu partout, comme dans l'eau d'Hepar, et ce sont les moins chères.

Une version "low cost" de la supplémentation en magnésium est celle qui consiste à prendre des bains au sel de nigari (chlorure de magnésium) ou au sel d'Epsom (sulfate de magnésium): le magnésium de ces sels sera absorbé par la peau. Ce sont des produits assez bon marché, qu'on trouve assez facilement en magasin bio, qu'on peut acheter "en gros" sur le net (aroma-zone...).
Mais tout le monde n'a pas une baignoire, ni la patience de prendre au minimum de longs bains de pieds "au magnésium".
(http://www.magnesiumoil.org.uk/magnesium-chloride-vs-magnesium-sulphate/)

La cure réputée "meilleur rapport qualité-prix" est celle de citrate de magnésium.
Les formes de magnésium encore plus performantes, mais plus chères, sont le glycinate, le bisglycinate, le glycérophosphate (sauf si grande conso de phosphore alimentaire ou insuffisance rénale), le taurinate ou le malate de magnésium.

C'est là, en général, que je laisse les gens se dépatouiller avec ces quelques recommandations, je n'ai moi-même encore jamais testé "la" cure de ceci cela. Je mets parfois des sels d'Epsom dans mon bain, je mange autant de fruits et légumes que possible, des plantes médicinales riches en micro-nutriments, du cacao cru, du chocolat cru, voir de l'herbe de blé en poudre, j'évite autant que possible les sources majeures d'anti-nutriments (les céréales à l'exception du riz blanc, les légumineuses, les fruits à coque, les pomme de terre ) mais ça s'arrête là. Même pour moi, m'y retrouver dans la jungle des magnésium, ça me prend un peu la tête, j'avoue.

Mais là, j'ai décidé de faire un effort.

J'ai trouvé des magnésium de qualité à peu près décente, dispo sur des boutiques en ligne française, et dans certains magasins bio, ou magasins de compléments alimentaires, ou pharmacie, et je mettrai en fin d'article ceux qui sont les plus recommandés sur les groupes "biomeds", où les parents sont très regardants à ce qu'ils donnent à leurs enfants, et ils évitent donc en général ces magnésium qui contiennent tous des additifs et/ou des formes de vitamines plus ou moins recommandables.

Ces magnésium "français" pourraient convenir à "mr et mme tout le monde", mais les autistes et autres personnes aux intestins fragiles, flore fragile, système immunitaire fragile, etc... devraient plutôt opter pour les produits les plus "clean" possible.

Des controverses existent au sujet de nombreux additifs, même au sein des personnes très branchées "biomed", tout le monde n'est pas d'accord, voir par exemple l'article de Kriss Kresser, au sujet du stearate de magnesium... Donc c'est compliqué, mais grosso modo, moins il y a d'additifs, mieux c'est.

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Quelques magnésium (Mg) dispo en France (les prix indiqués sont ceux indiqués par les fabricants ou par maboutiqueonaturel.com et n'incluent pas les éventuels frais de port) :

Le D'Stress, de Synergia:
- Les atouts: du glycérophosphate de magnésium + de la taurine et de la B6 qui contribuent à la bonne assimilation de ce magnésium.
- Le bémol: contient du stéarate de magnésium et on ne sait quelle forme de B6, de B9... Les autistes pouvant avoir, par exemple, des problèmes d'assimilation de l'acide folique, ça peut être un soucis si cette B9 est de l'acide folique, et la forme la plus courante de B9 étant l'acide folique, il y a de bonnes probabilités pour que ce produit en contienne.
- 1,66g de glycérophosphate de Mg (dont 160mg de Mg) pour 6 comprimés, 80 comprimés/boîte = environ 14 euros/13 jours de cure (selon la posologie maximale  recommandé par le fabricant)

Stress Mag +, de La Nutrtion
- Les atouts: du citrate de magnésium + de la taurine et de la B6.
- Le bémol: du stéarate de magnésium, et on ne sait quelle forme de B6, B9, B12...
- 300mg de citrate de Mg/6 comprimés, boîte de 120 comprimés = environ 20 euros/20 jours de cure (selon posologie max recommandée)

Ergystrécyl, de Nutergia:
- Les atouts: glycérophosphate de magnésium + B6, taurine, l-tyrosine... La l-tyrosine est particulièrement indiquée en cas de grosse difficulté à "démarrer" le matin, à se "sortir la tête du pâté"...
- Les bémols: la B9 est de l'acide folique, stéarate de magnésium...
- 180mg de Mg/3 comprimés, boîte de 60 gélules =  environ 13 euros/20 jours de cure (selon posologie max recommandée).

Ergymag de Nutergia:
- Les atouts: citrate et bisglycinate de magnésium, vitamine B6...
- Les bémols: contient aussi de l'oxyde de Mg, sans que soit précisé sa proportion, stéarate de magnésium, dioxyde de titane (nanoparticule), gluconate de zinc (pas la meilleure forme)...
- 300mg de Mg/3 gélules, boîte de 50, 100, 300 gélules = environ 12 euros/16 jours de cure avec une boîte de 50 gélules, environ 15 euros/30 jours de cure avec une boîte de 100 gélules (selon poso max recommandée)

Mag-B Stress, de Diet Horizon:
- Les atouts: contient du glycérophosphate, malate et citrate de magnésium, de la l-théanine, un extrait de rhodiola titré en rosavine (plante adaptogène améliorant la résistance au stress).
- Les bémols: contient des vitamines du groupe B, mais on ne sait pas lesquelles ni en quelles quantité.
- 300mg de Mg/1 stick, environ 14 euros/15 jours de cure (selon poso max recommandée)

Malate de Magnésium, de SFB:
- Les atouts: magnésium malate.
- Les bémols: absence ce co-facteurs, contient du stéarate de magnésium.
- 300mg de MG malate/2 comprimés, environ 20 euros/45 jours de cure (selon posologie maximale recommandée).

Magnésium bysglycinate, de Solgar:
- Les atouts: bisglycinate de Mg.
- Les bémols: pas de co-facteurs.
- 400mg de Mg/4 comprimés, environ 15 euros/cure de 1 mois (selon poso max recommandée).

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Ce qui me semble être un bon magnésium américain, pour un bon rapport qualité/prix: 
Magnesium Optimizer, de Jarrow Formulas:
- Les atouts: magnésium malate, vitamine B6 (pyridoxal 5-phosphate), taurine.
- les béols: stéarate de magnésium.
- 100mg de Mg/comprimés, 100 comprimés/boite, 6,50 euros/cure de 50 jours (selon poso max recommandée)

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Magnésium et quelques vitamines recommandés sur des groupes Biomed, dispo sur iherb.com, amazon.com...:
Magnesium glycinate – des labo Pure Encapsulations, Metabolic Maintenance, Kirkman's...
Magnesium Citrate – labo Life Extension

Vitamines B:
B-Complex Plus – labo Pure Encapsulations
B-Complex (forme liquide) – labo Metabolics
Basic B Complex – labo Thorne Research

+ de compléments alimentaires dans mon Mémoire-manifeste pour la bonne santé des autistes (et des non-autistes), page 126.


jeudi 13 octobre 2016

Génétique, chiffres et épigénétique

"... peut-être que l'autisme est une pathologie beaucoup plus fonctionnelle qu'on ne l'imagine, que peut-être on peut réverser, changer les trajectoires des patients avec des stratégies qui restent, encore une fois, à préciser." - Pr Richard Delorme, 2 avril 2016.

Il y a quelques jours, la Fondation Fondamental a relayé un article du magasine Prima via son compte facebook, article dans lequel il est annoncé que l'autisme est "d'origine génétique dans 80% des cas".

(cliquer sur l'image pour l'agrandir)


L'article se base sur une interview du Pr Delorme, dont quelques rares propos sont effectivement retranscrits, mais la mention des "80%" ne semblent pas extraite d'une citation à proprement parlé.
On notera que cet article stipule aussi que "En cas d'inquiétude votre pédiatre ou médecin généraliste déterminera l'origine des difficultés de développement." Là, on a un peu envie de rétorquer: "Lol" (c'est à dire en grammaire plus correcte: "bah voyons, la bonne blague!!!"), quand on sait à quel point les médecins français sont mal formés en matière d'autisme, à quel point ils ne se sentent pas compétents en matière d'autisme, ou à quel point ils se croient compétents à tord, à quel point ils ont toujours tendance à associer autisme à psychose... Hum, cette petite phrase parait bien naïve et permet de s'interroger sur la validité des autres informations transmises par cet article.

Il se trouve qu'en avril dernier, la Fondation Fondamental a co-organisé (entre autre avec la Fondation Autisme et l'Ecole Normale Supérieure), un colloque pendant lequel les professeurs Delorme et Bourgeron ont présenté leurs recherches en matière de génétique, et leurs résultats, et que pas une fois ils ne disent que 80% des cas d'autisme sont assurément de cause purement génétique.
Soit ils ont réussi à découvrir beaucoup de nouveaux gènes depuis avril dernier, soit l'auteur de cet article a mal compris quelque chose, soit il va falloir que je trouve la source de l'info parce que tout cela me laisse comme un gros doute.

Pour le coup, j'ai re-regardé l'intervention des Pr Delorme et Bourgeron, et donc oui, moi aussi je suis en capacité à faire des citations, et de sélectionner une "accroche" plus à mon goût pour mon article. J'ai même pris des notes, accompagnées de quelques remarques perso en prime (voir en fin d'article), pour être sûre de ne pas louper la mention d'un éventuel "80% de quelque chose"... Et non, rien. Il n'y a même aucune évaluation de la proportion des cas d'autisme d'origine purement génétique.
Peut-être, entre autre, parce qu'il n'existe encore aucune évaluation de la prévalence réelle de l'autisme en France, vu que tous les autistes (enfants + adultes) sont encore loin d'être diagnostiqués...

Ceci dit, il est fort dommage que des chercheurs en génétique ne mentionnent pas une seule fois au cours de leurs présentation la notion d'épigénétique, qui permet de comprendre qu'un gène tout seul ne fait pas tout, que son expression, sur-expression, sous-expression ou son silence peuvent dépendre de l'environnement dans lequel ce gène se trouve, "environnement" étant à comprendre dans le sens de "présence ou absence de certaines molécules endogènes ou exogènes: hormones, neurotransmetteurs, toxiques, vitamines...". On comprendrait ainsi bien mieux que les médicaments alopathiques ne sont pas les seuls à pouvoir agir sur les voies métaboliques régulées/dérégulées par nos gènes, leurs anomalies, leurs mutations.

Pour les plus curieux, j'ai écrit tout un chapitre sur "Le grand débat des causes de l'autisme" dans mon Mémoire-Manifeste pour la bonne santé des autistes (et des non-autistes) , page 44.

Et pour illustration plus récente, voici le résumé d'un article publié en septembre 2016:
"L’étiopathogénie des troubles du spectre autistique (TSA) est complexe et multifactorielle. Le rôle des facteurs génétiques et environnementaux dans son émergence est bien documenté. Les recherches actuelles tendent à montrer que ces deux facteurs agissent de manière synergique et que les modifications épigénétiques pourraient constituer le médiateur qui sous-tend cette interaction. L’épigénétique désigne les processus moléculaires permettant de moduler l’expression des gènes sans changements dans la séquence de l’ADN. Il s’agit principalement de la méthylation de l’ADN et de la modification post-traductionnelle des histones. Dans cet article, nous présentons un état synthétique des connaissances actuelles sur l’hypothèse épigénétique dans les TSA. Après avoir développé les principaux mécanismes intervenant dans la régulation épigénétique, nous exposons dans la première partie les arguments en faveur de cette hypothèse dans les TSA. Les modifications épigénétiques des gènes candidats de l’autisme seront abordées secondairement ainsi que les facteurs environnementaux qui pourraient augmenter le risque des TSA par le biais de changement dans les marques épigénétiques. Finalement, nous exposerons certaines des limites méthodologiques des études épigénétiques conduites dans les troubles neurodéveloppementaux.
http://www.em-consulte.com/article/1083115/alertePM

Quelques autres publications sur le même thème, en anglais (pour les quiches en anglais, il existe des logiciels de traduction en ligne!) :
- Gene × Environment Interactions in Autism Spectrum Disorders: Role of Epigenetic Mechanisms 
- From Genes to Environment: Using integrative genomics to build a “systems level” understanding of autism spectrum disorders
- Risk factors in autism: Thinking outside the brain

La vidéo des interventions des Pr Bourgeron et Delorme du 2 avril 2016:



Et pour finir, les notes que j'ai prises (pour ceux qui auraient la flemme de tout regarder/écouter):

A partir de la 54ème minute de la vidéo:
Vulnérabilité génétique et troubles du spectre autistique
Diagnostics, mécanismes et espoirs thérapeutiques
Pr Thomas Bourgeron - Pr Richard Delorme

Présentation du Pr Bourgeron:
Quelles stratégies ?
1 Pour identifier les causes génétiques de l'autisme
2 pour comprendre les mécanismes
3 pour trouver des traitements efficaces
Population autiste: extrêmement hétérogène.
"On fait un travail en génétique pour comprendre les différentes causes des autismes, qui sont très très hétérogènes d'un enfant à l'autre." [ndlr: on parle donc bien "des" causes, pas d'une cause unique ou quasi unique qui serait dans 80% des cas une cause purement génétique]
Plus de 200 gènes impliqués dans l'autisme.
"Que nous disent ces gènes? Que des voies biologiques sont impliquées dans l'autisme [ndlr: donc que l'autisme est avant tout "biologique", on est d'accord!], en particulier les points de contact entre les neurones [ndlr: pour illustrer le propos: représentation d'un encéphale... Or, des neurones on en a partout dans tout le corps, on aurait aussi bien pu représenter un intestin!!!]
"Il n'y a pas une seule façon d'avoir un autisme, au niveau génétique. On peut avoir ce qu'on appelle une maladie mono-génique, où les parents n'ont pas de mutation et par contre l'enfant va avoir une mutation. C'est ce qu'on appelle une mutation "de novo".
Après il y a des formes poly-géniques et même très poly-géniques, où l'on a beaucoup de variantes..."

"Alors, où est-ce qu'on est bon, où est-ce qu'on est moins bon?
Pour les formes mono-géniques, on est assez bon, maintenant on trouve des formes génétiques chez à peu près + de 25% des enfants avec autisme et déficience intellectuelle." [et des adultes???! bref, les "+ de  25% des enfants autistes avec DI" sont loin de représenter la totalité des personnes autistes, surtout en France, où tous les autistes sont très très loin d'être tous diagnostiqués].
"Pour les formes poly-géniques, avec plusieurs gènes, là on commence à identifier des gènes, et le prochain gène va "sortir" dans quelques semaines, on l'a identifié avec Richard [Delorme] et Marion [Leboyer]. Et puis les formes très poly-géniques, où là on n'est pas très bon, et en particulier pourquoi on n'est pas très bon parce que chaque laboratoire travaille un peu isolément et en fait il faut qu'on se regroupe tous ensemble pour essayer de trouver ces gènes, et ils vont expliquer beaucoup de personnes avec autisme. (...)(...) L'autisme, l'hyperactivité, la schizophrénie, peuvent avoir des bases génétiques communes. Il ne faut pas qu'on isole l'autisme des autres troubles."
Exemple du gène muté "Shank 2" (tiré de "Autistic-like behaviors and hyperactivity in mice lacking ProSAPI/Shak2: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22699619) : induit une hyperactivité, des troubles des interactions sociales, des troubles de la vocalisation.
But: "On est en train de tester ces comportements [des souris avec gènes mutés] pour essayer de comprendre le rôle de ces gènes et, après, trouver des molécules qui vont modifier ce comportement." [donc on essaye de comprendre les voies biologiques régulées par les gènes impliqués pour ensuite "compenser" les dérèglements biologiques induits par les mutations, via des traitements médicamenteux, donc il est question de "traiter"/compenser la "génétique" par de la chimie - à titre indicatif, la nutrition et la phytothérapie aussi, c'est de la chimie].

Intervention du Pr Delorme (1h03):
- Délimiter les relations pheotype-genotype- Exemple du gène SHANK3:
"Environ 1,5% à 2% des patients avec autisme ET retard mental sont porteurs de cette mutation du gène SHANK3, ce qui en fait un des gènes "majeurs" impliqués dans l'autisme."
- Délimiter les relations phénotype-genotype - Exemple du gène CNTN6 : gène qui induit un ralentissement de la vitesse de conduction de l'information auditive (avec implication dans l'hypersensibilité auditive).
Le gène CNTN6 est un des gènes impliqués dans l'autisme, on le retrouve autant chez certains enfants autistes que chez les parents non-autistes de ces enfants.
Les personnes porteuses de ce gène ont une vitesse de conduction de l'information auditive diminuée, sans pour autant être forcément autistes.
Absence du gène CNTN6 = pas d'anomalie de la vitesse de conduction de l'info auditive.
- Identifier de nouvelles pistes thérapeutiques (Delorme et al., Nature Medecine, 2013):
Un gène est le "plan" de fabrication d'une protéine.
Ce sont les protéines qui sont les cibles potentielles des traitements.
Un médicament alopathique comme le lithium pourrait avoir un effet bénéfique sur les personnes porteuses de la mutation du gène Shank3.
- Exemple du syndrome de Rett, expérimentation sur une souris dont un gène a été éteint et qui présente les caractéristiques du Syndrome de Rett.
Quand on "réactive" le gène impliqué (avec traitement médicamenteux): la souris retrouve ses capacités motrices, de mémoire spatiale, etc... [ce qui suggère que le gène "muté"/déletté n'a pas un rôle clé dans le neurodéveloppement mais uniquement dans le maintient du fonctionnement normal du système nerveux après la fin du développement: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22525157]

Donc, "... peut-être que l'autisme est une pathologie beaucoup plus fonctionnelle qu'on ne l'imagine, que peut-être on peut réverser, changer les trajectoires des patients avec des stratégies qui restent, encore une fois, à préciser."

lundi 15 août 2016

Psychiatrie nutritionnelle : votre cerveau sous alimentation

Si le Pr Marion Leboyer est une sorcière, alors Harvard c'est Poudlard!

C'est sur un groupe de discussion facebook que j'ai lu récemment que le Pr Leboyer (une des spécialistes françaises de l'autisme), se ferait traiter de "sorcière" par certains de ses "collègues" (des collègues psychiatres psychanalystes, peut-être? Des copains de la Milivudes?!). Et hier j'ai regardé un peu Harry Potter et la coupe de feu..., donc voilà, chacun ses références cinématographiques...

Le Pr Leboyer est très branchée neuroinflammation, immuno-psychiatrie, et il est possible, qu'en conséquence, elle aussi s'intéresse à la psychiatrie nutritionnelle, dont il est question dans cet article que je traduis ici, pour les français quiches en anglais: un article du site web "Harvard Health Publications", publié par la Harvard Medical School.
Par le Dr Eva Selhub, 16 novembre 2015:

Psychiatrie nutritionnelle: Votre cerveau sous alimentation 


Pensez-y. Votre cerveau est toujours allumé. Il gère vos pensées et vos mouvements, votre respiration et vos battements de cœur, vos sens, il travaille dur 24H/24, 7 jours/7, même lorsque vous dormez. Cela signifie que votre cerveau requière un approvisionnement en carburant constant. Ce « carburant » provient de la nourriture que vous ingérez, et ce que contient ce carburant fait toute la différence. Pour faire simple, ce que vous mangez affecte la structure et le fonctionnement de votre cerveau et, ultimement, votre humeur.
Comme une voiture de luxe, votre cerveau fonctionne au mieux lorsqu'on lui fournit du carburant de qualité « premium ». Manger une nourriture de haute qualité qui contient beaucoup de vitamines, de minéraux, d'anti-oxydants nourrit le cerveau et le protège du stress oxydatif – ces déchets (radicaux libres) produits lorsque le corps utilise de l'oxygène, et qui peuvent endommager les cellules.
Malheureusement, tout comme une voiture de luxe, votre cerveau peut être endommagé si vous ingérez quoi que ce soit d'autre que du carburant « premium ». Si des substances contenues dans du carburant bas de gamme (tels que celles contenues dans les aliments industriels et raffinés) atteignent le cerveau, il a peu de façon de s'en débarrasser. Les alimentations riches en sucres raffinés, par exemple, sont dommageables pour le cerveau. En plus d'être problématiques pour la régulation de l'insuline, elles favorisent l'inflammation et le stress oxydatif. De multiples études ont trouvé une corrélation entre un régime riche en sucres raffinés et un fonctionnement cérébral altéré – et même une aggravation des symptômes des troubles de l'humeur, comme la dépression.
C'est sensé. Si votre cerveau est privé d'une nutrition de haute qualité, ou si les radicaux libres ou des cellules pro-inflammatoires circulent dans le cerveau, contribuant à endommager les tissus cérébraux, il va y avoir des conséquences. Ce qui est intéressant, c'est que pendant de nombreuses années, le champ de la médecine n'a pas pleinement reconnu la connexion entre humeur et alimentation.
Aujourd'hui, heureusement, le champ bourgeonnant de la psychiatrie nutritionnelle découvre qu'il y a de nombreuses conséquences et corrélations entre, non seulement ce que vous mangez, comment vous vous sentez, et comment vous vous comportez, mais aussi le type de bactéries qui vivent dans vos intestins.

Comment la nourriture que vous mangez affecte la façon dont vous vous sentez

La sérotonine est un neurotransmetteur qui aide à réguler le sommeil et l'appétit, module votre humeur, et inhibe la douleur. Puisque environ 95% de votre sérotonine est produite dans votre système digestif, et que votre système digestif est tapissé de cent millions de cellules nerveuses - ou neurones, c'est logique que le fonctionnement de votre système digestif ne soit pas seulement responsable de la digestion de votre nourriture, mais guide vos émotions. Et qui plus est, le fonctionnement de ces neurones – et la production de neurotransmetteurs, comme la sérotonine, est hautement influencée par les milliards de « bonnes » bactéries qui constituent votre microbiome. Ces bactéries jouent un rôle essentiel dans votre santé. Elles protègent la paroi de vos intestins et forment une barrière solide contre les toxines et les « mauvaises » bactéries ; elles limitent l'inflammation, elles améliorent l'absorption des nutriments contenus dans votre alimentation, et elles actionnent des circuits neuronaux qui relient directement les intestins et le cerveau.
Des études ont montré que lorsque des gens prennent des probiotiques (des compléments contenant de bonnes bactéries), leur niveau d'anxiété, leur perception du stress, leur tournure d'esprit s'améliorent, comparé à des gens qui n'en ont pas pris. D'autres études ont comparé des régimes traditionnels, comme le régime méditerranéen et l'alimentation japonaise traditionnelle, à une alimentation occidentale typique ["moderne"] et ont montré que le risque de dépression est 25% à 35% inférieur chez ceux qui consomment une alimentation traditionnelle. Les scientifiques expliquent ces différences par la richesse de ces alimentations traditionnelles en légumes, fruits, céréales complètes, poisson, fruits de mer, et leur faible teneur en viande grasse et laitages. Elles sont aussi dépourvues d'aliments industriels et raffinés et en sucres, qui sont les bases du régime occidental. De plus, beaucoup de ces aliments non-industriels sont fermentés, et agissent donc en probiotiques naturels. La fermentation utilise des bactéries et des levures pour convertir les sucres en dioxyde de carbone, en alcool, en acide lactique. Elle est utilisée pour conserver les aliments et leur donner un goût et une texture agréable.
Cela peut vous sembler invraisemblable, mais la notion que les bonnes bactéries, non seulement influencent ce que vous digérez et ce que vous assimilez mais affectent le niveau d'inflammation dans tout votre corps, ainsi que votre humeur et votre niveau d'énergie, cette notion gagne en popularité parmi les chercheurs. Les résultats ont été assez extraordinaire jusque là.

Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?

Commencez à prêter attention à comment vous vous sentez après avoir mangé différents aliments – pas seulement dans l'instant mais le lendemain. Essayez d'avoir une alimentation « propre » pendant 2 à 3 semaines – ce qui signifie supprimer tous les aliments industriels et le sucre. Ajoutez des aliments fermentés, comme le kimchi, le miso [non pasteurisé, NDLT], la choucroute, les pickles, ou le kombucha [en magasin bio! NDLT]. Vous pourriez aussi tenter une alimentation sans laitages – et certaines personnes se sentent même mieux quand leur alimentation est sans gluten. Voyez comment vous vous sentez. Ensuite, réintroduisez les aliments [transformés] un par un, et voyez comment vous vous sentez.
Quand mes patients passent à une alimentation « propre », ils ont du mal à croire à quel point ils se sentent mieux à la fois physiquement et émotionnellement, et à quel point ils se sentent plus mal quand ils réintroduisent les aliments connus pour favoriser l'inflammation [aliments industriels, sucre, gluten...]. Essayez !

Pour plus d'information sur ce sujet, voir « Nutritionnal medicine as mainstrem in psychiatry », Sarris J, et al. Lancet Psychiatry. 2015.

Le champ de la psychiatrie nutritionnelle est relativement récent, cependant il existe des données relatives à l'association entre la qualité de l'alimentation et la santé mentale dans différents pays, cultures et groupes d'âge – sur la dépression en particulier. Voici quelques liens vers des revues et meta-analyses :
http://ajcn.nutrition.org/content/99/1/181.long
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23720230
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4167107/Il existe maintenant 2 études suggérant qu'une amélioration de l'alimentation peut prévenir la dépression :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3848350/
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4050338/
L'alimentation durant les premières années de la vie est aussi lié à la santé mentale des enfants :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074470
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25524365
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23541912

De nombreuses données sur les animaux montrent que les modifications de l'alimentation affectent la plasticité cérébrale et il existe maintenant des données sur les humains qui suggèrent la même chose :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4563885/
Finalement, une étude à venir sur le traitement de la dépression via une amélioration de l'alimentation, et dont les résultats devraient être publiés prochainement.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3636120/
Autre lien sur le sujet : Healthy eating : A guide to the new nutrition http://www.health.harvard.edu/special-health-reports/healthy-eating-a-guide-to-the-new-nutrition?utm_source=HHPBlog&utm_medium=link&utm_content=related-text&utm_campaign=referral



jeudi 11 août 2016

Immunopsychiatrie et antioxydants

L'immunopsychiatrie en pratique...

Dans l'émission de France Culture "L'intestin est-il notre second cerveau?" (19 décembre 2014), avec entre autres, le Pr Guillaume Fond, psychiatre à l'hôpital Henri Mondor, enseignant à l'université Paris-Est Créteil, chercheur à l'Inserm et coordinateur du réseau des Centres Experts Schizophrénie de la Fondation FondaMental)...

Le Pr Fond, à la 50ème minute de l'émission: "... chez les personnes qui souffrent de schizophrénie [suivies par les Centres Experts de la Fondation Fondamental], on recommande par exemple, chez certains patients qui ont des marqueurs d'inflammation - ça représente 28% des patients, presque un tiers des patients, on recommande par exemple la prise de compléments alimentaires, aussi, il y a des études sur les Oméga 3, acide alpha-linolénique, donc les Oméga 3 pourraient avoir des propriétés très intéressantes dont on découvre chaque année de nouvelles propriétés au niveau de la fluidité neuronale, au niveau des effets anti-inflammatoires, aussi, centraux, avec des résultats très hétérogènes dans les études, on pense que plus on arrive tôt et plus on est efficace, avec un effet de prévention, avec une protection du cerveau qui pourrait être très intéressante. Et aussi d'autres compléments alimentaires comme la N-Acétylcystéine, c'est un acide aminé modifié, qui a des propriétés anti-oxydantes dans le cerveau quand il est métabolisé...
Dans l'alimentation on a aussi des stratégies qui ne passent pas forcément directement par prébiotiques ou probiotiques pour permettre d'améliorer la santé mentale de nos patients."


lundi 1 août 2016

Analyses et analyses


Des analyses luxembourgeoises pratiquées A MES FRAIS montrent ce que des analyses franco-françaises dûment remboursées par la CPAM sont incapables de montrer...
C'est l'histoire classique chez les malades pseudo-psychiatriques qui ont bel et bien des désordres métaboliques, immunitaires... Mais les médecins français ayant quasi tous le culte du slogan "c'est psychologique", ils envoient plus volontiers leurs malades à l'asile ou chez le psy, plutôt qu'en immuno (et je ne suis pas sûre que les immuno/infectiologues français aient l'idée de pratiquer ce type d'analyses chez des patients présentant des symptômes "psy", mais bon bref).









Pour la petite histoire plus détaillée...:

Il y a quelques mois, j'ai traversé une grosse période de stress administrativo-financier qui m'a complètement mise par terre. Je ne m'en suis toujours pas tout à fait remise, mais bon bref.
En mai dernier, je suis donc allée voir mon médecin traitant pour lui demander ce qui clochait, avec mes traits tirés, mon petit 9/8 de tension...
Elle m'a fait faire un bilan très poussé: une numération formule sanguine/lymphocytaire/plaquettaire, une glycémie à jeun, créatinine, sodium, potassium, calcium, bilirubine, ferritine, electrophorèse des protéines sanguines, TSH, ACTH, IgG hélico bacter, biochimie urinaire, etc...
Elle a encore oublié de vérifier la B12 et la vitamine D, les folates, le zinc... mais bon bref.
Quasi tout était "normal", 2-3 résultats étaient très légèrement en dehors des normes mais de façon non significative.
Par exemple j'ai de "nombreux oxalates de calcium" dans les urines mais c'est non significatif tant que je ne me tape pas des colites néphrétiques.
Le potassium était un peu trop élevé mais il est possible que ce soit dû à un garrot un peu trop serré, à vérifier.

Bref, tout va bien, et si je me sens si mal, c'est psychologique, allez voir un psy ma petite dame! Et vous n'avez pas de sous pour y aller, bon bah dommage, hein!
Et comme il est hors de question que je prenne des anti-dépresseurs, eh bien au revoir.
Parce qu'avant de me prescrire un truc, j'aimerais bien qu'on me fasse faire des analyses qui démontrent que j'en ai besoin. Personne ne prendrait un hypotenseur, sans savoir si sa tension est trop élevée ou trop basse, non? alors pourquoi prendre des médocs qui vont par exemple jouer sur les neurotransmetteurs, sans faire des analyses pouvant éventuellement montrer des anomalies au niveau de ces neurotransmetteurs? C'est complètement illogique, à mon humble avis. Et, avec l'âge, je deviens de plus en plus incompatible avec les trucs illogiques.

Je vous raconte tout ça parce que ce n'est pas la première fois que j'ai ce genre de crise d'effondrement après un gros stress. Je semble avoir développé une grosse intolérance à tous stress "non physiologiques" (l'administration française est 100% anti-physiologique, 100% incompatible avec la physiologie humaine).
Je vous raconte tout ça parce que j'en ai marre que tout le monde, y compris mon médecin, me dise ou me suggère que c'est "dans ma tête".
Alors j'ai pris mon courage et mes petits sous (enfin, des sous prêtés par une proche) à deux mains et j'ai pris rendez-vous avec un médecin pas du tout conventionné à 150 euros la consultation.
Ce médecin m'a conseillé des analyses de sang et d'urines à faire pratiquer par un labo luxembourgeois et des analyses de selles à faire pratiquer par un autre labo luxembourgeois.
Je vais échelonner les dépenses, hein, vu que je suis au RSA, tout ça... Donc les analyses de selles, ce sera pour plus tard et il est possible que j'aille consulter un autre médecin pour le débriefing des analyses, un médecin généraliste conventionné, lui, mais près de Valence, ce qui, avec ma carte Illico Solidaire de la SNCF, me coûtera moins cher que de re-consulter ce médecin qui pratique à Genève.
Rebref.

Je suis contente parce que les analyses pratiquées à mes frais de précaire montrent bien que oui ce n'est pas dans ma tête mais dans mes intestins qu'il y a un soucis, avec une flore qui sur-produit visiblement des trucs pas catholiques, entre autre, et vu que je suis positive aux Chlamydiae pulmoniae il se pourrait aussi que des petites bébêtes s'activent aussi dans mon système respiratoire, mais bon bref.
Et qui dit infection et dysbiose dit fatigue (avec à minima production de substances irritantes pour les intestins, avec des répercutions probable sur l'assimilation des micro-nutriments, voir pure et simple intoxication aux métabolites bactériens et fongiques), ça devient donc non pas "psychologique", mais logique tout court.

On pourra chipoter en disant que le microbiote module le système nerveux autant que le système nerveux module le microbiote blabla et que donc une psychothérapie pourrait ne pas être totalement inefficace, à terme (trèèèès long terme) mais comme je ne peux pas me payer ni une psychothérapie ni un nouveau système administratif, faut que je trouve comment contre-moduler mon microbiote et renforcer mon système immunitaire autrement que par la voie "psy" ou administrative, par exemple avec des huiles essentielles, des plantes médicinales, tout ça...

Bref, depuis mai dernier, j'ai dû activement chercher un autre médecin traitant.
Grâce au Centre Expert de la Fondation Fondamentale, à Grenoble, j'ai trouvé une psychiatre compétente en TSA à Chambéry, médecin qui s'est sentie très compétente pour remplir mon certificat médical de demande d'AAH (ma généraliste ne se sentait pas compétente, donc vas-y que je me re-demerdenzizich, comme on dit) et qui a réussi à me dégoter le Saint Graal suprême: le nom d'un médecin généraliste compétent en TSA à moins de 25km de chez moi.

Mais, même lui sèche sur mes analyses. Il me conseille d'aller à Valence, chez cet autre médecin "Chronimed" dont il a déjà entendu parler par des parents d'enfants autistes du coin.

Pour la petite histoire aussi, en mai dernier, mon ex-médecin traitant, sachant que j'aime bien les plantes, m'avait quand même prescrit un extrait de millepertuis, pour l'humeur.
Et là je suis ensuite tombée sur une pharmacienne formée en micro-nutrition, qui au détour de la conversation m'a aidée à me remémorer mes propres cours de micro-nut (quand on est fatigué, c'est dur dur la mémoire, la micro-nut, tout ça): elle m'a posé les bonnes questions et m'a plutôt conseillé de la l-tyrosine, parce que mes grosses difficultés à "démarrer" le matin évoquaient d'avantage un problème de dopamine/cathécholamines, dont la synthèse nécessite de la tyrosine (les catécholamines régulent la tension, la glycémie... spéciale dédicace à tous les hypotendus et hypoglycémiques!). Le Dynabiane de chez Pilèje semble m'avoir bien aidé (quoi qu'on puisse trouver de la l-tyrosine moins chère ailleurs), maintenant c'est au tour de la Rhodiola (ABC de la Nature) de bien m'aider (entre autres).




dimanche 3 juillet 2016

Infections "froides", lyme & co...

Menu:
- 1 PDF d'un séminaire de médecins-rebelles- avant-gardistes :
- 2 vidéo-témoignages
- 1 commentaire perso

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 - Pdf d'une transcription d'un séminaire datant de 2009, co-organisé par les associations ADNO et Ariane, sur le thème :
STRESS OXYDANT ET INFECTIONS CHRONIQUES FROIDES DANS LES PATHOLOGIES NEURODEGENERATIVES, LE SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE ET L’AUTISME
(cliquer sur le titre pour que le pdf s'ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Extrait:
Intro, p. 2: "Trouble autistique, trouble envahissant du développement, autisme classique, atypique, régressif, trouble du spectre de l'autisme… les appellations abondent pour décrire les multiples déclinaisons d'une vaste pathologie handicapante globalement désignée par l'acronyme T.E.D. ou, plus commodément, par le mot Autisme.

Mais l'on peut aussi opter pour une tout autre terminologie : déficit enzymatique, intolérances alimentaires, stress oxydant, inflammation neurologique et gastro-intestinale, perméabilité intestinale, carences en acides gras, en vitamines, en minéraux, hypoperfusion du cerveau, intoxication au mercure, au plomb, à l'aluminium, faiblesse ou déséquilibre du système immunitaire, processus auto-immun, déséquilibres de la flore intestinale, atteintes neurologiques d'origine virale, mutations génétiques spontanées et non héréditaires, choc postvaccinal…"


p.46: "Donc en résumé, si votre patient chronique, fatigué (ou dépressif) présente 5 de ces 19 « critères diagnostiques » , plus d’une fois par semaine, (avec au moins 1 critère vasculaire, 1 musculaire et 1 irritatif) depuis plusieurs trimestres, vous pouvez évoquer une origine infectieuse, demander un bilan sérologique du type : Chlamydia Pneumoniae, Chlamydia Trachomatis, Mycoplasma Pneumoniae, Borreliose, Rickettsioses, Coxiella Burnetii, et selon le contexte Mycoplasmes urogénitaux (M. Hominis et Uréaplasma Urealyticum), Chlamydia Psittaci, Helicobacter Pylori, Anticorps antistreptococciques."

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Les témoignages de "lymés" se multiplient:




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Commentaire perso posté sur facebook ce matin:

Si la maladie de Lyme (et autres co-infections) se transmet bien par voie sanguine (et utérine, et j'ai aussi vu passer des articles qui parlent de contamination par voie sexuelle? ou par aoûtats? et autres bestiolles...), alors je comprends mieux nos ministres qui doivent avoir bien les choquottes d'un nouveau scandale du sang contaminé... Devoir ressortir la rengaine du "responsable mais pas coupable", tout ça... Et de devoir nous expliquer comment se peut-il qu'il y ait une nouvelle "pandémie" alors qu'on est sensé vivre dans un monde super safe super moderne, protégés que nous sommes par de plus en plus de vaccins et d'antibiotiques et comment se fait-ce donc, une pandémie, dans ces conditions? 
Pauvre Marisol, je comprends qu'elle ait très envie de ne surtout rien faire, pas bouger, avant de refiler le bébé à son successeur. 
Ah si, confier le truc à la HAS, quand la plupart des médecins et pro de la santé n'obéissent qu'aux écoles de médecines et à l'ordre des médecins (et à leurs syndicats?)... En tout cas guère à la HAS, ce grand machin qui ne sert à rien d'autre qu'à faire écran de fumée soporifique pour essayer de calmer les "patients" qui s'impatientent...

dimanche 26 juin 2016

Conscience, cerveau et matérialisme

Pour changer un peu de l'autisme... Extrait d'une interview de mon psychiatre français préféré, le Dr Olivier Chambon:

27'35: "... ces approches "réseau de neurones", c'est vraiment une dogmatique de plus de la science matérialiste pour reprendre le flambeau qu'elle devrait déposer et elle devrait maintenant venir avec les gens qui sont plus dans le travail de la conscience pour les aider à découvrir qu'effectivement, le cerveau...
Alors juste une chose, ça c'est important que je le dise maintenant, c'est que le cerveau, on lui a donné des lettres de noblesse qu'il ne mérite pas, ce n'est pas le créateur de la conscience. C'est juste un outil de plus dans le corps qui permet à la conscience d'interagir avec la réalité 3D. C'est à dire que le cerveau fournit des données sensorielles qui convergent vers lui, il les synthétise, il les intègre, il les présente à la conscience, qui grâce à ça fait son choix, répercute ses ordres ou ses envies ... grâce au cerveau qui par une cascade neuro-hormonale, neurochimique agit sur tout le corps. Le cerveau c'est une boîte d'interface avec la conscience, c'est un outil, faut pas l'oublier parce qu'en faire le producteur de la conscience... Maintenant il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de données qui montrent que c'est une erreur, c'est faux. Et je ne dis pas ça par a priori, moi j'ai été formé en médecine dans une optique totalement matérialiste. J'ai toujours cru, jusqu'à un certain temps, que la conscience c'était le cerveau, point barre, c'était idiot de penser autrement mais maintenant avec ce que j'ai vécu, entendu, lu... Enfin bref, là maintenant il suffit d'avoir un peu de bonne foi, et d'un peu de raisonnement, de bon sens pour conclure ça. Et les gens qui ne [le] concluent pas, soit ils sont de mauvaise foi, c'est à dire qu'ils ont basé toute leur carrière sur une hypothèse matérialiste, ils n'ont pas envie de changer, soit ils ne lisent pas, c'est des faux sceptiques, c'est des sceptiques qui ne savent pas, ils disent "je n'y crois pas, je n'y crois pas...", mais à partir de quoi? Justement, quand on dit "je n'y crois pas", c'est une croyance.
Maintenant la croyance a changé de camp. Maintenant les croyants ce sont ceux qui pensent qu'on n'a pas d'âme. Les scientifiques, à mon avis, maintenant les vrais scientifiques  (...) sont ceux qui disent "ok tout converge pour dire qu'il y a très probablement une âme".
(26 mars 2016)

<sarcasme>Ah la la... Les "fausses croyances", les "pseudo-sciences", tout ça...</fin de zone de sarcasme>



mardi 10 mai 2016

Psychanalyse et législation

Il parait que les universités sont "autonomes" et qu'elles font ce qu'elles veulent et que si elles ont envie d'enseigner la psychanalyse jusqu'à la fin des temps, elles sont libres de le faire (Mai 68, il est interdit d'interdire blablabla)...

Sauf qu'en vrai, ce n'est pas tout à fait aussi simple que cela.
Les universités fonctionnent sur des fonds publics, elles délivrent ce qu'on appelle communément des "diplômes d'Etat" et l'Etat a donc un droit de regard sur le contenu des formations qu'il finance, sur le contenu des formations que vont suivre les personnes qui travailleront plus tard dans des établissements de soin publics ou financés par des subventions. C'est logique.

Parcourir les sites web des universités, les critères d'admission à leurs diplômes, ce à quoi ces diplômes donnent droit, etc., s'avère très instructif... Et un peu comique, aussi, faut bien l'avouer (vaut mieux en rire).

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Université Lyon 2 : D.U. Approche psychanalytique et groupale de la famille.
"Admission: Professionnels titulaires d'un Master 2 Pro (ex-DESS) en Psychologie, d'un Doctorat en Médecine ou d'un équivalent.
Formation diplômante, Diplôme d'établissement non homologué.
Objectifs: Donner des outils conceptuels et une méthodologie pour penser l'écoute de la souffrance familiale et mettre en place des dispositifs institutionnels adéquats.[Oui ce D.U. sert à apprendre à "penser" l'écoute: les psychanalystes sont en vérité des philosophes, qu'on paye très cher pour penser et pour nous "apprendre" à penser/interpréter selon les règles de la psychanalyse, interpréter à l'infini. Pour aller mieux par contre, penser à aller mieux, faire des choses pour aller mieux, hof, nan! Penser c'est moins fatigant que de FAIRE]
Et après ? Débouchés professionnels, Prises en charge familiales en institution." [je suppose que ces institutions incluent diverses institutions financées par des fonds publics, comme des hôpitaux, hôpitaux de jour, Institut Medico-Educatif, etc...?]

Note perso: Je ne comprends pas comment des cursus d'orientation psychanalytique peuvent être ouverts aux médecins.
D'après Jacques Sédat, citant Christian Simatos dans la partie I de son article "Le statut et les réglementations de la psychanalyse en France"  il y a incompatibilité entre éthique psychanalytique et éthique médicale, puisque, grosso modo le psychanalyste ne vise pas à "soigner" (c'est ce que nous explique aussi l'association Chemins ou, en mots plus choisis, le code éthique de la Société Psychanalytique de Paris), puisque pour elle, la frontière entre normalité et pathologique est plus que discutable... Attention d'ailleurs à la récupération possible du discours pro-neurodiversité par la psychanalyse, puisque les neuroatypiques expliquent ne pas être "malades" et réclament donc le droit de ne pas être "soignés"!
Bref, pourquoi les cursus de psychanalyse sont-ils donc ouverts aux médecins, si l'éthique des psychanalystes est étrangère à celle des médecins?!!! 

On peut lire encore, dans l'épilogue de "L'ethique du psychanalyste", de Jean-Michel Porte (2009): "Aujourd’hui, ne s’agit-il pas d’empêcher l’éthique psychanalytique d’être par trop contaminée par une éthique du soin menaçant la spécificité de la science analytique ?" 
Pour respecter la  logique des éthiques psychanalytique et médicale, il devrait être impossible de cumuler les deux statuts. Etre médecin ou psychanalyste, il FAUDRAIT choisir!! En d'autres termes, en toute bonne logique, un médecin psychanalyste refusant de renoncer à son statut de psychanalyste, devrait être radié de l'ordre des médecins, non?!

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Université Paris 13:
- En page 5 de la brochure de la licence de psycho, licence qui laisse une place très généreuse à la psychanalyse, on peut lire: "Ainsi est proposée une formation sur cinq axes de la psychologie recouvrant les champs d’application et de recherche de la psychologie, en accord avec les recommandations ministérielles."

Note: Je serais vraiment très curieuse de découvrir quelles sont ces recommandations ministérielles avec lesquelles est en accord l'enseignement de la psychanalyse dans un cursus de psycho, en sachant que: 
1° les psychologues sont appelés à pratiquer dans des établissement de soin.
2° la visée de la psychanalyse n'est pas de soigner.
Ces recommandations ministérielles sont-elles accessibles en ligne? 
Rappelons que les psychologues sont appelés à travailler dans les CRA, entre autres, où on leur demandera donc d'oublier ce qu'ils ont appris en Fac?... Ou pas? Ainsi que dans les hôpitaux, les hôpitaux de jour, les IME, etc., accueillant des autistes, où la psychanalyse est sensée ne pas être pratiquée non plus. 
Donc, d'un côté, des reco de l'Etat mènent à former des gens à coup de psychanalyse, et de l'autre on demande à ces professionnels d'avoir une pratique non-psychanalytique, pour respecter des reco non-ministérielles (HAS). 
On comprend que ces personnes puissent avoir un peu de mal à s'y retrouver. 

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Université Montpellier 3: 
- MASTER PSYCHANALYSE:
"Le Master est un diplôme reconnu pour accéder à une formation de psychopathologie qui est exigée par le décret de 2010. Par ailleurs, un DU « formation psychanalytique de psychothérapeute » a été mis en place dans le cadre du département."

- D.U. FORMATION PSYCHANALYTIQUE DE PSYCHOTHERAPEUTE
"Agréé par le Ministère des Affaires Sociales et de la santé et par le Ministère supérieur de la recherche comme formation conduisant au titre de psychothérapeute
Admission: seuls les dossiers comportant la validation du Master 2, mention "philosophie, psychanalyse", spécialité "Etudes psychanalytiques et Esthétiques" (ou "Communauté et Identité en psychanalyse"), un doctorat de médecine ou un Master 2 en psychologie seront étudiés." 

Note: l'Etat nous explique donc que des "philosophes" sont aptes à devenir "thérapeutes", c'est à dire à prodiguer un soin... Perso, si on m'offrait une psychanalyse pour Noël, je serais ok pour me faire "soigner" par Mr Onfray, avec grand plaisir!
Donc, d'un côté, des ministères donnent des agréments à des cursus de PHILO-psychanalyse alors que d'un autre côté la HAS déclare la psychanalyse comme non-consensuelle.
Il est compréhensible qu'un médecin se fie d'avantage aux décisions d'un Ministère, qui adoube la psychanalyse, plutôt qu'à celles d'un organisme "secondaire" qui la décrie.
A quand la cohérence entre les décisions des ministères et celles de la HAS?

On notera aussi qu'un professionnel indiquant "psychothérapeute" sur sa plaque pro pourra très bien avoir en réalité une formation d'orientation purement psychanalytique. Et comment un psychanalyste, qui ne cherche pas à soigner, peut-il vouloir devenir "thérapeute", c'est à dire, étymologiquement parlant, une personne qui prodigue un soin? Comment le client peut-il s'y retrouver et, surtout, comment les psychanalystes se débrouillent eux-mêmes pour s'y retrouver?!!
Et c'est en tout cas ainsi que des gens en dépression ou souffrant d'autres pathologies plus ou moins sévères (TOC, phobie sociale...), vont voir des "psychothérapeutes", dans l'espoir qu'on les soigne, et se retrouvent face à des psychanalystes qui n'ont pour vocation que de les écouter, indéfiniment. 
Petit malentendu ou grosse arnaque??!

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Paris 8: Master Psychanalyse (R)
"Le Master de Psychanalyse qui se propose de conjoindre une réflexion épistémologique, critique, théorique sur la psychanalyse à une ouverture à la clinique psychanalytique, n’est pas, comme tel, professionnalisant, puisque tout psychanalyste doit d’abord et avant tout accomplir une psychanalyse personnelle, en obtenant sa reconnaissance au sein même d’une association psychanalytique.
Néanmoins, dans le décret de loi de juillet 2010 sur la formation des psychothérapeutes, le gouvernement a reconnu l’intérêt professionnel du Master de Psychanalyse de l’université Paris 8 en donnant aux titulaires de ce Master la possibilité de s’inscrire ensuite, s’ils le souhaitent, dans une formation agréée de psychothérapeute."
Le Master donne droit à faire des stages dans des "institutions de santé mentale".
Et "A l’occasion notamment de la pratique des présentations de malades, se déroulant dans des lieux hospitaliers il s’agit, de mettre à l’épreuve la clinique léguée par la tradition psychiatrique, et que la psychanalyse, ne serait-ce que par la méthode d’examen qu’elle induit, relève différemment."

Note: Donc, on résume: l'apprentissage de la philo-psychanalyse (psychosophie? philonalyse?) donne accès à des institutions de soin et à l'examen de malades. 
Comment l'Etat peut-il cautionner le fait de mettre des malades - la santé publique et les fonds de la "Sécu", entre les mains de "philosophes" qui ne veulent soigner personne?!

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L'article 1 du Décret n° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l'usage du titre de psychothérapeute:
"L'inscription sur le registre national des psychothérapeutes mentionné à l'article 52 de la loi du 9 août 2004 susvisée est subordonnée à la validation d'une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d'un stage pratique d'une durée minimale correspondant à cinq mois effectué dans les conditions prévues à l'article 4.
L'accès à cette formation est réservé aux titulaires d'un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d'exercer la médecine en France ou d'un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse."

Note: L'accès à la formation de psychothérapeute est ouverte autant aux médecins qu'aux titulaires d'un master de psychanalyse.
Cela veut donc dire que les deux cursus (médecine et psychanalyse) ont une valeur équivalente, du point de vue de la loi.
Pourtant, d'un côté on a des gens qui veulent soigner, de l'autre des gens qui ne veulent pas soigner...
Donc là c'est comme si la loi nous expliquait que les poires, c'est la même chose que les scoubidous.


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Dans la Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique - Article 52:
"Le décret en Conseil d'Etat définit les conditions dans lesquelles les titulaires d'un diplôme de docteur en médecine, les personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue dans les conditions définies par l'article 44 de la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 portant diverses dispositions d'ordre social et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations peuvent bénéficier d'une dispense totale ou partielle pour la formation en psychopathologie clinique. Article 52
Modifié par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 125" 

Note: adoubement suprême: "Tu es psychanalyste? Que tu aies un diplôme quelconque ou pas, tu n'as pas besoin d'une formation en psychopathologie clinique!!".
Pourquoi? 
Parce que tu as la science infuse?
Pas du tout!
C'est juste parce que de toute façon, dans les facs de psycho, les cours de psychopathologie clinique, c'est essentiellement de la psychopathologie psychanalytique!! Donc forcément, ça ferait doublon, ce serait ballot. 


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Si vous connaissez d'autres textes de loi pro-psychanalyse, n'hésitez pas à me les transmettre! Je collectionne!


lundi 28 mars 2016

Au programme

Au programme début avril, deux conférences à ne pas louper si on habite Paris ou si on a des sous pour s'y rendre:

Le pitch: des chercheurs français vont enfin sortir de leur labos et faire eux-même du boulot de vulgarisation en public sur le lien autisme-alimentation !!
C'est juste fou tellement c'est ENORME !!! Et ça mérite d'être MASSIVEMENT soutenu!!!

- Le 2 avril, à partir de 14h: Journée d'information sur les recherches sur l'autisme, à l'Ecole Normale Supérieure (Amphithéâtre Jean Jaurès), 29 rue d'Ulm, Paris, 5ème.
On y entendra entre autre, le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation Fondamental, et Michel Neunlist sur le thème du microbiote et de l'autisme (Michel Neunlist est aussi à retrouver dans le documentaire d'ARTE: "le ventre, notre deuxième cerveau").
Voir l'info sur le site de l'ENS
Pdf du programme détaillé


- Le 8 avril, à 17h, Porte de Versailles, dans le cadre du Salon des Allergies Alimentaires et des produits "Sans", une conférence des Pr Marion Leboyer et Dr Guillaume Sans: "Autisme, bipolarité, schizophrénie...: peut-on prévenir et/ou améliorer certains troubles par l'alimentation?".
On notera lors de ce salon la tenue de nombreuses autres conférences (voir le programme détaillé), entre autre sur l'alimentation végétalienne/végétarienne (avec le médecin spécialiste de la question en France: le Dr Jérôme Bernard-Pellet), Seignalet, sans gluten, ou encore... crue!


Si vous y allez et que vous prenez des notes, n'hésitez pas à PARTAGER!!!!! Merci!!