Mise à jour, février 2022:
Une de mes contacts à déterré ce vieil article de ce vieux blog et, après relecture, je tiens à faire quelques précisions:
J'ai écrit cet article environ 2 ans 1/2 après avoir découvert le crudivorisme et le végétalisme en juillet 2012. Cet article contient plein de bonnes choses (en particulier sur les spécificités des personnes neuroatypiques), mais pas que.
A l'époque où j'ai écrit cet article, je peux dire rétrospectivement que je "croyais" encore à la dogmatique crudi-végane. Depuis, j'en suis revenue. Je suis redevenue omnivore progressivement durant l'été 2015. Mon état de santé s'était dégradé et remanger des produits animaux m'a aidé à retrouver une meilleure santé. De nombreux facteurs environnementaux étaient responsables de la dégradation de mon état (gros facteurs psycho-émotionnels, surcharge de travail et de stress, stérilet en cuivre, exposition au wifi et smartphones en permanence...).
Le végétalisme n'a clairement pas aidé, au contraire, il a été un facteur de stress à part entière.
Dans l'article ci-dessous, je mentionne souvent la "détox". Elle a bon dos.
A présent je pense qu'aucune forme de végétalisme ne peut prodiguer tous les nutriments dont le corps a besoin. J'en suis même arrivée à l'opinion que le véganisme est foncièrement anti-naturel. Quand au bout de 6 mois ou de 3 ans de végétalisme, on commence à se rendre compte que des choses se passent mal, il est fort probable que ce ne soit pas du tout la "détox" mais le résultat de carences et de troubles digestifs, provoqués par le végétalisme.
Si je devais faire des recommandations en terme de lectures, plutôt que le "crudivorisme", je vous recommanderais d'avantage le thème de "l'alimentation vivante", des aliments fermentés, et des régimes GAPS et paléo. Pour s'informer sur le thème de la nutrition et de la micronutrition, je vous recommande de farfouiller sur les sites web et dans les interviews, podcasts, etc... du Pr Chris Masterjohn, de Julien Venesson, de Chriss Kresser, du Dr Jack Kruse, du Dr Sarah Ballantyne (Paleo Mom) et de Taty Lauwers.
Si des personnes souhaitent tester le crudivorisme, je les encourage vivement à se tenir éloignées du crudivorisme 100% végétal. On peut faire une mousse au chocolat crue, avec des oeufs et du chocolat noir cru à 70% de cacao, ce sera cru, ce sera végétarien et gourmand et plus sain que de se nourrir exclusivement de fruits et de verdure, surtout en hiver. Autre exemples: de la truite fumée avec du beurre au lait cru, de la faisselle de chèvre au lait cru avec un peu de miel, des huitres, de la noix de jambon ou du saucisson sans sels nitrités, etc...
En cas de végétalisme, la supplémentation en vitamine B12 et omega 3 (EPA/DHA) ne devrait JAMAIS être négligée.
Dans tous les cas, la supplémentation en vitamine D3 d'octobre à avril devrait être systématique en France métropolitaine (Julien Venesson recommande une dose de 1000UI / tranche de 15kg de poids corporel/jour, soit 4000UI/jour pour une personne de 60kg).
J'ai été végétalienne pendant environ 3 ans, c'est une des pires expériences que j'ai faite en matière de nutrition et, des expériences, j'en ai fait beaucoup. A 45 ans, je commence à avoir du recul. L'alimentation sans céréales, OUI, je continue à la recommander, à fond, pour tout le monde. Le végétalisme, NON, ou alors un jour pas semaine, maximum.
Prenez soin de vous!
J'ai écrit cet article environ 2 ans 1/2 après avoir découvert le crudivorisme et le végétalisme en juillet 2012. Cet article contient plein de bonnes choses (en particulier sur les spécificités des personnes neuroatypiques), mais pas que.
A l'époque où j'ai écrit cet article, je peux dire rétrospectivement que je "croyais" encore à la dogmatique crudi-végane. Depuis, j'en suis revenue. Je suis redevenue omnivore progressivement durant l'été 2015. Mon état de santé s'était dégradé et remanger des produits animaux m'a aidé à retrouver une meilleure santé. De nombreux facteurs environnementaux étaient responsables de la dégradation de mon état (gros facteurs psycho-émotionnels, surcharge de travail et de stress, stérilet en cuivre, exposition au wifi et smartphones en permanence...).
Le végétalisme n'a clairement pas aidé, au contraire, il a été un facteur de stress à part entière.
Dans l'article ci-dessous, je mentionne souvent la "détox". Elle a bon dos.
A présent je pense qu'aucune forme de végétalisme ne peut prodiguer tous les nutriments dont le corps a besoin. J'en suis même arrivée à l'opinion que le véganisme est foncièrement anti-naturel. Quand au bout de 6 mois ou de 3 ans de végétalisme, on commence à se rendre compte que des choses se passent mal, il est fort probable que ce ne soit pas du tout la "détox" mais le résultat de carences et de troubles digestifs, provoqués par le végétalisme.
Si je devais faire des recommandations en terme de lectures, plutôt que le "crudivorisme", je vous recommanderais d'avantage le thème de "l'alimentation vivante", des aliments fermentés, et des régimes GAPS et paléo. Pour s'informer sur le thème de la nutrition et de la micronutrition, je vous recommande de farfouiller sur les sites web et dans les interviews, podcasts, etc... du Pr Chris Masterjohn, de Julien Venesson, de Chriss Kresser, du Dr Jack Kruse, du Dr Sarah Ballantyne (Paleo Mom) et de Taty Lauwers.
Si des personnes souhaitent tester le crudivorisme, je les encourage vivement à se tenir éloignées du crudivorisme 100% végétal. On peut faire une mousse au chocolat crue, avec des oeufs et du chocolat noir cru à 70% de cacao, ce sera cru, ce sera végétarien et gourmand et plus sain que de se nourrir exclusivement de fruits et de verdure, surtout en hiver. Autre exemples: de la truite fumée avec du beurre au lait cru, de la faisselle de chèvre au lait cru avec un peu de miel, des huitres, de la noix de jambon ou du saucisson sans sels nitrités, etc...
En cas de végétalisme, la supplémentation en vitamine B12 et omega 3 (EPA/DHA) ne devrait JAMAIS être négligée.
Dans tous les cas, la supplémentation en vitamine D3 d'octobre à avril devrait être systématique en France métropolitaine (Julien Venesson recommande une dose de 1000UI / tranche de 15kg de poids corporel/jour, soit 4000UI/jour pour une personne de 60kg).
J'ai été végétalienne pendant environ 3 ans, c'est une des pires expériences que j'ai faite en matière de nutrition et, des expériences, j'en ai fait beaucoup. A 45 ans, je commence à avoir du recul. L'alimentation sans céréales, OUI, je continue à la recommander, à fond, pour tout le monde. Le végétalisme, NON, ou alors un jour pas semaine, maximum.
Prenez soin de vous!
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Préambule:
Crotte, j'ai encore écrit un roman.
Je précise ou rappelle aux lecteurs, s'il y en a, que je suis étudiante en naturopathie, actuellement en 3ème et dernière année. J'ai à écrire un mémoire pour valider ma 3ème année, travail à rendre en novembre 2015. Pour l'heure, je suis décidée à écrire quelque chose sur l'autisme mais je me cherche encore un axe, un plan. Je me permets de me servir de ce blog pour tâtonner sur le fond autant que la forme - on le verra ici pour la forme: je suis d'humeur un peu rock'n roll, pardon pour les libertés de langage, et pour explorer certains sujets qui pourraient servir de matière à ce mémoire.
Sommaire:
Axe et adresse de cet article
Pour mes camarades de formations, mes formateurs: un peu comme si on m'avait demandé de faire un exposé sur le sujet, puisque ça m'intéresse et que je commence à m'y connaitre un peu.
Pour toute personne qui se pose des questions sur le sujet.
Et pour les neuroatypiques (NA) adultes et les parents de NA (en sachant que le neuroatypisme a des origines génétiques et qu'on est donc souvent plus ou moins NA de père en fils, de mère en fille... Bon, "je dis ça, je dis rien", comme on dit...), je vais aussi aborder les intérêts du cru par rapport au neuroatypisme, c'est à dire - pour ceux qui ne seraient pas familiers du terme, toute cette frange de la population dont font partie les autistes, TDAH, TED..., ou les "zèbres" (certains y ajoutent les schizophrènes, bipolaires, borderline...).
Il me semble que les personnes concernées par le neuroatypisme se posent plus de questions que la moyenne sur leur alimentation, peut-être parce qu'elles y sont plus sensibles que la moyenne, et qu'elles sont plus susceptibles que la moyenne d'avoir des problèmes avec l'alimentation: hyper-sélectivité, troubles sensoriels et moteurs (mastication, déglutition...), propensions à avoir des intérêts "restreints" passionnels qui peuvent "dégénérer" en TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ou TCA (troubles du comportement alimentaires), etc... Et ces personnes me semblent donc particulièrement susceptibles de s'intéresser au cru et plus à risque de se retrouver confrontées aux écueils de ce mode d'alimentation.
Donc voilà, le cru, quésaco, quels dangers, quel intérêt et mode d'emploi!
Bien sûr, certaines choses ne se mangent pas crues, comme les pommes de terre (dont on peut faire toute fois des jus, réputés excellent pour les problèmes d'estomac) ou les céréales, qu'on peut toute fois consommer germées (comme le germe de blé). Et quasiment tout ce qui peut se manger cru "à la croque" peut se manger cru plus ou moins transformé, histoire de varier les plaisirs, les goûts, les textures, les couleurs...: en purée crue, smoothie, jus, déshydraté, séché, fumé, mariné, lactofermenté...
On peut être à 100% cru ou à 80% ou "à tendance crudivore", souhaiter tendre vers le crudivorisme, souhaiter atteindre le 100% cru un jour prochain, être en transition vers le crudivorisme ou crudi-flexitarien, être crudi une partie de la journée (raw til 4) ou plus ou moins crudi en fonction de la saison, du climat, de l'humeur, de son compte en banque, de sa capacité à gérer les stocks de fruits et légumes, de son humeur, de ses capacités d'organisation, d'approvisionnement, etc...
Les NA savent à quel point il peut être compliqué d'aller simplement faire les courses, donc gérer en été des stocks de bananes qui ne mûrissent pas à la même vitesse qu'en hiver, et un gros tas de déchets verts en plein été quand on habite en appartement sans compost avec les moucherons qui attaquent, ça peut vite devenir un très gros casse-tête...
On peut aussi faire une cure de cru pendant un mois par an, ou un jour par semaine, ou pendant une certaine période de sa vie, puis évoluer vers autre chose, et puis y revenir... ou pas, etc...
Et tout cas, le "cru", on en parle dans un Télé 7 Jours de fin février (2015), on en parle dans des magasines gratuits distribués aux caisses des magasins bio, bref, on en parle un peu partout depuis quelques temps.
Le crudivorisme repose sur le même principe que l'alimentation "vivante": ne pas cuire les aliments permet d'en préserver tous les nutriments et nous permet donc d'être mieux nourris, en théorie. C'est un aspect assez présent également dans le "régime" Seignalet ou encore dans le Paléo.
Cela permet d'être mieux nourri "en théorie" parce que cela va tout de même dépendre plus ou moins des capacités de digestion et d'assimilation de chacun. Une personne qui sécrète trop peu de sucs digestifs, qui est en fatigue chronique, qui a les intestins très abîmés, un péristaltisme et une flore intestinale dans les chaussettes, n'a pas les mêmes capacités de digestion et d'assimilation que quelqu'un qui est en pleine santé.
Par exemple, les légumes crus entiers nécessitent d'avantage d'énergie digestive pour être assimilés que lorsqu'ils sont cuits. C'est à prendre en compte, de même qu'une personne qui a l'air (et se croit) en pleine santé, peut ne pas l'être réellement, surtout si elle consomme beaucoup de stimulants, comme le sel, le sucre, le café, les farines raffinées... L'état de santé réel a tendance à être révélé lorsqu'on se met au cru (sans sel, sans sucre, sans café, etc...), ce qui peut amener à penser que ça ne "marche" pas pour nous. Alors que ce qui ne marche pas pour nous, c'est d'abord notre mode de vie et les années qu'on a passées à manger n'importe quoi n'importe comment.
- Le crudivorisme végétarien: aliments végétaux crus + oeufs crus, lait cru, fromage au lait cru, miel bio non chauffé, pollen frais...
- Le crudivorisme omnivore: aliments végétaux crus + sous-produits animaux crus + viande, poisson et fruits de mer crus.
Quelques autres catégories:
- Le crudivorisme sans aucun aliment transformé, même pas de purée d'amande, même pas de smoothies, uniquement des aliments "bruts", à la croque, à rapprocher de l'instinctothérapie (l'instinctothérapie ne "fonctionne" qu'avec des aliments bruts crus - comme le steak tartare sans sauce ni sel, les huîtres ou les pommes, pas avec les pépitos ni le knaki-frites!).
- Le frugivorisme: alimentation basée essentiellement sur des fruits, noix, graines, légumes-fruits, avocats..., pas de plantes entières ni de racines, encore moins d'aliments d'origine animale, dans le but de respecter tout ce qui vit - c'est à dire les plantes et les animaux, le fruit ayant pour vocation de "tomber", on ne lèse pas la plante en le consommant. Bon, si on y réfléchit, dans le cas de certains fruits et légumes (graines germées, amandes...), on lèse la graine qui a pour vocation de pousser aussi, mais tant qu'on a besoin de manger, il faut bien se résoudre à manger quelque chose!
Il est aussi possible - et même recommandé à chacun de faire sa propre petite "tambouille", de délimiter son propre "cadre", selon ses goûts, son état de santé, ses activités, ses finances, son lieu de vie, etc... Par exemple je me définie comme "végétalienne sans gluten à tendance crudivore", c'est mon cadre et je m'efforce de consommer autant de cru que possible mais plein de facteurs font que je peux consommer seulement 10% de cru certains jours en hiver ou jusqu'à 90% en été. "Ca dépend", comme aurait dit une de mes arrière grand-mères normande. Il m'arrive même de faire des exceptions et de sortir brièvement de mon cadre. Par exemple récemment j'ai mangé un peu de chou qui avait cuit avec de la pintade et en septembre dernier j'ai mangé des oeufs à la coque pendant 10 jours.
Je m'efforce de rester flexible, de me remettre en question et de ne pas en faire un fromage si je goûte ceci cela qui contient des oeufs ou si je craque sur un bout de chocolat noir qui contient un chouilla de lait.
Question à la con, réponse à la con.
Si on faisait un petit sondage rapide dans tous les hôpitaux de France, on trouverait sûrement une très grande majorité d'omnivores. Si la dangerosité d'un "régime" (dans le sens strict/scientifique du terme) devait se baser sur ce genre de statistiques (à la con), le "régime" omnivore serait à proscrire sur le champ!!
On reste un être humain, on reste faillible, imparfait et très perfectible.
C'est pratique de créer des catégories, mais c'est aussi le fast food de la pensée. Dire de quelqu'un "il mange comme ça, donc c'est un con" ou "sa tête ne me revient pas, donc c'est un con", ça nous ramène aux heures les plus sommmmbres de notre histoire, comme on dit.
De même, on ne peut pas juger de la santé de quelqu'un uniquement à son alimentation. La santé dépend aussi d'autres facteurs: le lieu de vie, les rythmes de vie, l'activité physique, les relations familiales, amoureuses, professionnelles, l'hérédité, l'historique de santé, etc...
Enfin, certaines personnes, comme certains autistes, ont un "terrain" propice aux troubles du comportement alimentaires: par exemple un mélange de grande rigueur intellectuelle, de difficultés d'adaptation et de troubles de la perception sensorielle peut amener quelqu'un à s'obstiner dans un mode d'alimentation néfaste à sa santé.
Alors on va parler psycho, deux secondes.
Beaucoup de gens dans le milieu du cru (et dans le milieu alternatif en général) en ont plus qu'assez du modèle relationnel "victime-bourreau-sauveur" - appelé "triangle de Karpman" par les psychologues, mode de relation sur lequel est plus ou moins basée la médecine allopathique, si on y regarde bien.
Les NA, pour beaucoup, ont eu à faire à cette médecine, à ses hôpitaux psychiatriques et ses diagnostics erronés, ses personnels plus ou moins incompétents - faut bien le dire, ses prises en charge inadaptées et sa sur-médication toute aussi inadaptée lourde d'effets secondaires délétères: ils sont plus enclins que la moyenne à se tourner vers des solutions alternatives, puisque les prises en charge officielles ne leur apportent pas grand chose de constructif, voir même nuisent à leur santé au lieu de les aider.
Pour en revenir au modèle relationnel "victime-bourreau-sauveur" - très apprécié de Walt Disney, certaines personnes tendent à être incapables de penser la relation humaine en dehors de ce modèle et ainsi, pour eux, si une personne fait quelque chose et que ça se passe mal, et si cette personne n'est ni un bourreau, ni un sauveur, alors elle est une victime, par exemple une victime lobotomisée par Thierry Casasnovas.
Les personnes qui apprécient les vidéos de Thierry Casasnovas sont souvent à la recherche d'une autre façon de voir et de vivre les relations humaines. Pour certains, ils sont même déjà sortis depuis longtemps de cette façon de penser: ils ne se considèrent plus comme des victimes mais comme des personnes adultes responsables de leurs actes, ils ont pris leur santé en main, ils ont appris à faire des choix et ils sont prêts à assumer leurs propres erreurs et à se remettre en question le cas échéant. Ils sont à la recherche d'informations alternatives, d'idées neuves, ils expérimentent, font des essais, observent les résultats de leurs expériences et en tirent leurs propres conclusions.
Je pense que beaucoup de personnes qui regardent ces vidéos ne sont pas du tout des suiveurs, se sont au contraire des libres penseurs ou du moins des personnes qui aspirent à le devenir, des personnes qui sont loin de n'avoir qu'une seule source d'inspiration ou d'information.
Beaucoup de personnes qui apprécient Casasnovas ne le suivent pas mais lui ressemblent, ce qui - du point de vue des détracteurs de Casasnovas, peut être bien pire!! Dans le milieu "crudi", il y a une sorte de fraternité de pensée, une communauté d'esprit, des visions qui se rejoignent.
Il peut toute fois bien y avoir problème lorsqu'une personne ressemble justement tellement à Casasnovas, dans son côté "jusquauboutiste", qu'il va y avoir comme surdose de "jusquauboutisme" et crash dans le mur de la détox, par exemple.
D'où l'importance de s'écouter - ou d'apprendre à le faire, de s'observer - ou d'apprendre à le faire, de s'orienter vers le cru progressivement, plutôt que tout d'un coup si c'est un objectif qui nous motive.
De la même façon qu'un NA peut avoir des difficultés d'organisation qu'il résout grâce à des routines et des rituels dont il a donc besoin pour réussir à faire certaines choses, le corps a ses habitudes, ainsi que le microbiote. Lorsqu'on change nos habitudes alimentaires brusquement, cela peut désorganiser le corps et le microbiote. Si l'on passe du jour au lendemain d'une alimentation "normalo-moderne" à une alimentation crue végétalienne, cela peut mener à des problèmes digestifs, à des phénomènes de "détox" plus ou moins violents, etc... Ca ne signifie pas que le cru est mauvais pour nous, ça peut signifier - entre autre, que la transition est trop violente.
- Quand l'alimentation est insuffisante en terme de calories et/ou de certains nutriments
L'alimentation "normalo-moderne" est très condensée en calories. Pour manger la même quantité de calories en cru qu'en cuit, il faut manger des volumes de nourriture bien plus conséquents. L'estomac n'en est pas forcément capable, du moins pas du jour au lendemain. Si on mange une grosse salade composées, on aura la sensation d'avoir le ventre rempli, on sera arrivé à satiété alors qu'en terme de calories, ce sera franchement insuffisant.
Si on a peu de connaissances en matière de nutrition, on peut aussi croire que manger cru, c'est juste manger des pommes et de la salade sans sauce, auquel cas on va vite manquer de calories et de nutriments essentiels, comme des lipides et des protéines!
Il peut aussi y avoir un problème d'apport en vitamine B12. C'est tout un débat dans la communauté crudi: supplémenter, ne pas supplémenter, certaines bactéries pourraient produire cette B12 mais pas quand on est en "dysbiose", et cette vitamine produite par les bactéries de nos intestins est-elle bien absorbée, ou pas... Le mieux étant de ne pas jouer avec le feu et de se supplémenter, surtout si des analyses montrent un taux limite ou trop bas (la meilleure B12 semble être la méthylcobalamine en comprimés sublinguaux).
La vitamine D peut aussi être un soucis, comme chez toute personne vivant sous les latitudes nord-européenne (ensoleillement insuffisant en UVB d'octobre à avril pour pouvoir produire de la vitamine D). En cas de taux trop bas, il existe une vitamine D3 d'origine végétale (lichen).
- Quand il y a une grosse fatigue surrénalienne
La fatigue surrénalienne est assez méconnue alors que les NA peuvent en souffrir très tôt, même dès l'enfance ou l'adolescence. Grosso modo, les surrénales sont, entre autre, les glandes endocrines gestionnaires du stress. Les NA vivent en général constamment stressés dès leur plus jeune âge d'où un épuisement précoce des surrénales avec entre autre des problèmes de fatigue chronique, burn out, dépression, ralentissement du péristaltisme, troubles circulatoires, problème de tension artérielle, etc... Avec un retentissement possible jusqu'au capacités de digestion et d'assimilation qui vont être diminuées, des besoins nutritionnels augmentés, un équilibre sodium-potassium difficile à maintenir... Le 100% cru sans sel ne sera pas alors forcément l'idéal, en tout cas très difficile à "tenir" sur le long terme.
Des glandes surrénales épuisées peuvent se rétablir avec un mode de vie plus adapté, beaucoup de repos, une alimentation de qualité, mais cela prend du temps (des mois, voir des années). En général, une forte attirance pour les aliments très salés fait un bon indicateur de l'état des surrénales. Plus leur état s'améliore, plus l’appétence pour le sel diminue.
- Quand on vise le "80/10/10"
Le "80/10/10" consiste à répartir les apports caloriques de cette façon: 80% de glucides, 10% de lipides, 10% de protides.
Selon certaines sources, ces proportions de nutriments seraient les proportions idéales pour l'être humain. Si c'est le cas, selon moi, il s'agit alors des proportions idéales pour un être humain en parfaite santé, dont l'hygiène de vie est idéale, le lieu de vie idéal, le travail idéal, la famille idéale... Je pense qu'on est peu nombreux dans notre société à vivre et à incarner tous ces idéaux. Personnellement j'ai donc tendance à me méfier de ce fameux 80/10/10. Certains neurologues hurlent même probablement à l'hérésie en entendant parler de ce concept, comme le Dr David Perlmutter, neurologue américain (auteur de "Grain Brain" et "Brain Maker") qui prône une alimentation riche en graisses de bonne qualité pour améliorer et entretenir la santé du système nerveux, pour réduire les risques de développer - voir même réduire les symptômes, des maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
- Quand on a tendance à avoir l'esprit "coupé" du corps
Quand on a tendance à avoir des hypoesthésies, des troubles de la perception sensorielle et de la cohérence centrale - comme cela peut être le cas de beaucoup de NA, ou qu'on a tendance à considérer le corps comme une machine qu'il nous revient de contrôler.
Le corps, pour moi, est d'avantage à être pris en considération et "soigné" comme s'il s'agissait d'un petit animal de compagnie. On ne fout pas des baffes continuellement à son chien à moins de vouloir le transformer en bête féroce. On en prend soin pour que la vie avec lui soit pleine de joie et d'affection. Ce devrait être pareil avec notre corps.
Lorsqu'on passe au cru, le corps est susceptible d'émettre des signaux inhabituels qu'il pourra être difficile d'interpréter ou même éventuellement de percevoir, surtout pour un NA.
Ces signaux peuvent être des indicateurs qu'on est en train de faire quelque chose qui ne nous conviennent pas... D'où l'importance de prendre en considération le corps et ses manifestations, non comme une machine mais bien comme un... être vivant!! Un être vivant dont notre "esprit" et notre système nerveux font bel et bien partie!
- Quand on est très volontaire, très perfectionniste...
... très rigoureux, très "carré", très discipliné, très idéaliste... là aussi comme beaucoup de NA peuvent l'être.
J'ai choisis des termes volontairement positifs et valorisants, parce qu'à la base, cette rigueur, ce volontarisme..., ce sont des qualités pour moi, mais si ces qualités sont poussées à l'extrême et non tempérées par une écoute de soi, de son corps, de ses sensations, de ses émotions, etc..., alors on risque de rester obstinément sur l'objectif qu'on s'est fixé, et si cet objectif est "le cru à 100% tout de suite à tout prix", on risque - lancés à pleine vitesse sur nos rails, de se prendre des murs.
En particulier le mur de la malnutrition ou de la détox.
- Quand on entre en détox et que la détox part en cacahuète
Le passage à une alimentation majoritairement crue induit plus ou moins rapidement un phénomène de détox plus ou moins important (comme une simple cure de raisin peut le faire aussi): pendant les premiers mois, on va beaucoup éliminer/détoxiner, le soucis c'est que nos émonctoires - les portes d'évacuation des toxines (intestins, reins, poumons, peau, foie), sont rarement dans une forme olympique et que cette détox va les faire travailler intensément.
C'est un sujet qui peut particulièrement concerner les autistes: certains ont des problèmes d'ordre génétique au niveau de toute la chaîne de production d'énergie et de détoxination (mithocondries, méthylation...). Leur cellules peuvent en somme être comme des chaudières mal réglées qui brûlent mal leur combustible, produisent trop de fumée et s'encrassent trop vite. Les autistes peuvent ainsi avoir une sensibilité accrue au stress oxydatif, c'est à dire une tendance à "rouiller" ou à se congestionner, à s'intoxiner plus vite que la moyenne. Ils peuvent donc avoir d'avantage de "ménage" à faire que la moyenne.
En période de détox induite par une réforme alimentaire radicale, les émonctoires peuvent plus ou moins rapidement fatiguer, se retrouver surchargés et il y a alors risque non seulement de les fragiliser mais, en plus, si la charge de toxines déborde leurs capacités d'évacuation, de s'auto-intoxiner et de se déminéraliser, puisque les toxines sont acides et que pour les "tamponner", le corps va puiser dans les minéraux apporté par les aliments, et si ces minéraux ne suffisent pas, il va puiser dans ses propres réserves: dans ses os, ses tissus.
- Reminéralisant, anti-oxydant et anti-inflammatoire
L'intérêt majeur du crudivorisme ou d'une alimentation à tendance crudivore, lorsqu'ils sont bien menés, est qu'ils permettent de prendre soin de notre équilibre acido-basique.
Les NA sont plus sensibles au stress que la moyenne, plus "stressables" que la moyenne et le stress est acidifant, c'est à dire déminéralisant et oxydant. En effet, quand on stress, on brûle d'avantage de minéraux, de vitamines, d'antioxydants. Si en plus d'être particulièrement sujet au stress, on a une alimentation très acidifiante/déminéralisante, riche en céréales, laitages, viandes, aliments industriels raffinés..., notre résistance au stress sera amoindrie et sur le long terme, toutes les formes de stress nous impacteront de plus en plus, que ce soit les stress sensoriels, relationnels, professionnels, etc...
Une alimentation majoritairement végétale, avec des apports modérés en céréales et légumineuses (en la matière, il semble préférable de favoriser les "pseudo-céréales": quinoa, sarrasin, amarante et les aliments à base de soja lactofermenté), a cet avantage d'être essentiellement alcalinisante, c'est à dire anti-oxydante et reminéralisante: elle contre les effets du stress, elle permet au système nerveux de trouver un meilleur équilibre, elle est calmante, apaisante. Avec une alimentation principalement alcalinisante, on monte moins vite et moins haut "dans les tours" et on en redescend plus facilement. On est moins enclins aux "crises de nerfs", crise de violence, auto-mutilation, phobies, angoisses, crise de mutisme, etc... Avec un système nerveux généreusement nourri en minéraux et bons lipides, les hyperesthésies peuvent diminuer, les facultés d'adaptations et d'apprentissage s'améliorer, les troubles obsessionnels compulsifs se réduire, etc... Au lieu d'aller vers une plus grande rigidité, on devient plus souple, tant au niveau cognitif qu'au niveau articulaire, par exemple.
On notera aussi que toute alimentation alcalinisante est également anti-inflammatoire et que de plus en plus d'études pointent vers un lien entre inflammation du système nerveux et autisme ou encore dépression...
Mais le crudivorisme ou alimentation à tendance crudi n'auront cet effet alcalinisant que s'ils sont bien menés: si la transition est progressive, les apports en calories et nutriments suffisants, si les émonctoires sont au besoin soutenus par des plantes médicinales, etc... Sans cela, cela risquera de n'être qu'une source de stress supplémentaire!
- Le cru c'est garanti sans glu!
Du moins sans gluten (la caséine du lait pouvant être considérée comme une autre "glu"/colle majeure, puisque comme le gluten, on peut en faire de la colle à papier peint, par exemple).
J'ai déjà abordé la question du gluten sur ce blog, je ne ferai donc que citer un de mes documents favoris qui traite des comorbidités de l'autisme, document qui insiste sur le lien entre sensibilité au gluten non-coeliaque et symptômes neurologiques:
"... plusieurs types de dysfonctions neurologiques sont des manifestations bien connues de la sensibilité au gluten chez les humains, et (...) celles-ci peuvent avoir lieu même en l’absence de symptômes intestinaux. Les professionnels de la santé devraient prendre connaissance de la possibilité d’une intolérance non cœliaque chez certains patients atteints de TSA, surtout ceux souffrant de maladies atopiques, de migraines et de troubles d’anxiété ou d’humeur. On conseille aux cliniciens de se familiariser avec les présentations neurologiques communes de l’intolérance au gluten, comme l’épilepsie, l’ataxie, la neuropathie, les migraines, les sautes d’humeur et l’anxiété, ainsi qu’avec le moyen de diagnostiquer cette maladie (Hadjivassiliou, 2014; Peters et coll., 2014)."
Autism Canada
- Détoxifiant
Si d'un côté l'alimentation crue ou à tendance crudi, lorsqu'elle est mal menée, peut parfois provoquer des phénomènes de détox plus ou moins violents, voir délétères, d'un autre côté elle permet bien sûr, lorsqu'elle est bien menée, de se libérer progressivement de nos stocks de toxines à un rythme naturel et de limiter l'ingestion d'aliments générateurs de toxines supplémentaires, ce qui n'est pas négligeable pour un organisme dont les cellules sont parfois comparables à des "chaudières mal réglées", comme mentionné plus haut.
Les parents d'enfants autistes engagés dans l'approche biomédicale se demandent parfois quels sont les meilleurs protocoles de détox ou de chélation pour leur enfant. Certains de ces protocoles allopathiques peuvent être violents, eux aussi, voir dangereux, alors qu'une alimentation plus ou moins basée sur le cru végétalien, avec transition douce sur le long terme peut déjà faire beaucoup en matière de détox, en soutenant - voir peut-être en restaurant, certaines fonctions d'élimination du corps.
Une réforme alimentaire aussi profonde peut provoquer des chamboulements important tant au niveau physiologique qu'au niveau psycho-émotionnel. Entamer un processus de détox demande beaucoup d'énergie au corps et s'il nous est impossible de réduire notre activité et notre charge de stress par ailleurs (travail, études, famille...), on risque tout bonnement de s'épuiser... Si on ne l'est pas déjà. Cette nécessité de remettre en question notre mode de vie peut avoir des conséquences auxquelles on n'aurait jamais pensé au départ...
Plus on va vers le cru, plus on est obligé d'être dans le perceptif, de plus en plus à l'écoute de nos besoins physiologique parce que le cru est tout simplement incompatible avec le mode de vie normalo-moderne: continuer à sortir boire avec les potes 2-3 fois par semaine ou à travailler du matin au soir 6 ou 7 jours sur 7, c'est impossible avec le cru et on va vite s'en apercevoir et on en conclura que "le cru, c'est pas pour moi", ou "le cru, ça ne marche pas"! Alors que ce sont ces modes de vie qui sont incompatibles avec le plein épanouissement de l'être humain, avec nos besoins physiologiques et plus on va vers le cru, plus on devient sensible à ce qui entrave cet épanouissement: plus on devient sensible à un lieu de vie inadapté, à un travail inadapté, à des relations inadaptées, à des rythmes de vie inadaptés, à une alimentation non-physiologique, etc...
Si on pense qu'on va pouvoir améliorer notre santé grâce au cru, ou avec le végétalisme à tendance crudivore, sans avoir à changer quoi que ce soit d'autre, on se met le doigt dans l’œil, parce qu'il n'y a pas que l'alimentation qui impacte notre santé.
Cela peut sembler comme un facteur limitant (ne plus pouvoir "encaisser" un rythme de vie survolté, les overdoses d'alcool, de bruit...) mais le bon côté de la chose c'est que le cru tend à nous ramener dans notre axe, à nous recentrer, tend à nous emmener vers le plein épanouissement, vers la réalisation de soi, il nous donne un horizon. Il éveille et affine notre sensibilité, notre perceptivité, nos sensations, tout en les apaisant, il aiguise la perception que nous avons de qui nous sommes, de ce dont nous avons besoin et de ce dont nous rêvons, ce dont nous avons profondément envie, de ce pour quoi nous sommes faits.
C'est un des effets inattendus du cru qui peut se révéler particulièrement intéressant et utile pour des NA qui sont souvent repoussés en marge de la société, qui passent leur vie à entendre parler de leurs dysfonctionnements plutôt que de leur talents et de leurs potentiels.
Le cru, sur le long terme, selon mon expérience personnelle, permet de réduire les dysfonctionnements - ceux des NA et non-NA, et stimule le développement des talents et de la joie de vire.
Crotte, j'ai encore écrit un roman.
Je précise ou rappelle aux lecteurs, s'il y en a, que je suis étudiante en naturopathie, actuellement en 3ème et dernière année. J'ai à écrire un mémoire pour valider ma 3ème année, travail à rendre en novembre 2015. Pour l'heure, je suis décidée à écrire quelque chose sur l'autisme mais je me cherche encore un axe, un plan. Je me permets de me servir de ce blog pour tâtonner sur le fond autant que la forme - on le verra ici pour la forme: je suis d'humeur un peu rock'n roll, pardon pour les libertés de langage, et pour explorer certains sujets qui pourraient servir de matière à ce mémoire.
Sommaire:
Axe et adresse de cet article
Le crudivorisme, qu'est-ce que c'est?
Plusieurs formes de crudivorismes
Le crudivorisme est-il dangereux?
Le crudivorisme rend-il invincible et immortel?
Les crudivores sont-ils des extrémistes, des fous, des crétins, des malades...?
Les "adeptes" du cru sont-il les victimes du "gourou" du cru, Thierry Casasnovas?
Principaux dangers ou écueils du crudivorisme
- Quand la transition est brutale
- Quand l'alimentation est insuffisante en terme de calories et/ou de certains nutriments
- Quand il y a une grosse fatigue surrénalienne
- Quand on vise le "80/10/10"
- Quand on a tendance à avoir l'esprit "coupé" du corps
- Quand on est très volontaire, très perfectionniste...
- Quand on entre en détox et que la détox part en cacahuète
Principaux intérêts du cru
- Reminéralisant, anti-oxydant et anti-inflammatoire
- Le cru c'est garanti sans glu!
- Le cru c'est garanti sans glu!
- Détoxifiant
Le cru, pour aller beaucoup plus loin...
Axe et adresse de cet article:
Pour ceux qui, sachant que je m'intéresse au crudivorisme, (que j'ai même fait des stages "crudi"), pourraient se faire du soucis parce qu'il paraitrait que le crudivorisme c'est dangereeeeux ou que c'est trop un truc d'extremiiiiiiste!!!Pour mes camarades de formations, mes formateurs: un peu comme si on m'avait demandé de faire un exposé sur le sujet, puisque ça m'intéresse et que je commence à m'y connaitre un peu.
Pour toute personne qui se pose des questions sur le sujet.
Et pour les neuroatypiques (NA) adultes et les parents de NA (en sachant que le neuroatypisme a des origines génétiques et qu'on est donc souvent plus ou moins NA de père en fils, de mère en fille... Bon, "je dis ça, je dis rien", comme on dit...), je vais aussi aborder les intérêts du cru par rapport au neuroatypisme, c'est à dire - pour ceux qui ne seraient pas familiers du terme, toute cette frange de la population dont font partie les autistes, TDAH, TED..., ou les "zèbres" (certains y ajoutent les schizophrènes, bipolaires, borderline...).
Il me semble que les personnes concernées par le neuroatypisme se posent plus de questions que la moyenne sur leur alimentation, peut-être parce qu'elles y sont plus sensibles que la moyenne, et qu'elles sont plus susceptibles que la moyenne d'avoir des problèmes avec l'alimentation: hyper-sélectivité, troubles sensoriels et moteurs (mastication, déglutition...), propensions à avoir des intérêts "restreints" passionnels qui peuvent "dégénérer" en TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ou TCA (troubles du comportement alimentaires), etc... Et ces personnes me semblent donc particulièrement susceptibles de s'intéresser au cru et plus à risque de se retrouver confrontées aux écueils de ce mode d'alimentation.
Donc voilà, le cru, quésaco, quels dangers, quel intérêt et mode d'emploi!
Le crudivorisme, qu'est-ce que c'est?
C'est manger tout cru!Bien sûr, certaines choses ne se mangent pas crues, comme les pommes de terre (dont on peut faire toute fois des jus, réputés excellent pour les problèmes d'estomac) ou les céréales, qu'on peut toute fois consommer germées (comme le germe de blé). Et quasiment tout ce qui peut se manger cru "à la croque" peut se manger cru plus ou moins transformé, histoire de varier les plaisirs, les goûts, les textures, les couleurs...: en purée crue, smoothie, jus, déshydraté, séché, fumé, mariné, lactofermenté...
On peut être à 100% cru ou à 80% ou "à tendance crudivore", souhaiter tendre vers le crudivorisme, souhaiter atteindre le 100% cru un jour prochain, être en transition vers le crudivorisme ou crudi-flexitarien, être crudi une partie de la journée (raw til 4) ou plus ou moins crudi en fonction de la saison, du climat, de l'humeur, de son compte en banque, de sa capacité à gérer les stocks de fruits et légumes, de son humeur, de ses capacités d'organisation, d'approvisionnement, etc...
Les NA savent à quel point il peut être compliqué d'aller simplement faire les courses, donc gérer en été des stocks de bananes qui ne mûrissent pas à la même vitesse qu'en hiver, et un gros tas de déchets verts en plein été quand on habite en appartement sans compost avec les moucherons qui attaquent, ça peut vite devenir un très gros casse-tête...
On peut aussi faire une cure de cru pendant un mois par an, ou un jour par semaine, ou pendant une certaine période de sa vie, puis évoluer vers autre chose, et puis y revenir... ou pas, etc...
Et tout cas, le "cru", on en parle dans un Télé 7 Jours de fin février (2015), on en parle dans des magasines gratuits distribués aux caisses des magasins bio, bref, on en parle un peu partout depuis quelques temps.
Le crudivorisme repose sur le même principe que l'alimentation "vivante": ne pas cuire les aliments permet d'en préserver tous les nutriments et nous permet donc d'être mieux nourris, en théorie. C'est un aspect assez présent également dans le "régime" Seignalet ou encore dans le Paléo.
Cela permet d'être mieux nourri "en théorie" parce que cela va tout de même dépendre plus ou moins des capacités de digestion et d'assimilation de chacun. Une personne qui sécrète trop peu de sucs digestifs, qui est en fatigue chronique, qui a les intestins très abîmés, un péristaltisme et une flore intestinale dans les chaussettes, n'a pas les mêmes capacités de digestion et d'assimilation que quelqu'un qui est en pleine santé.
Par exemple, les légumes crus entiers nécessitent d'avantage d'énergie digestive pour être assimilés que lorsqu'ils sont cuits. C'est à prendre en compte, de même qu'une personne qui a l'air (et se croit) en pleine santé, peut ne pas l'être réellement, surtout si elle consomme beaucoup de stimulants, comme le sel, le sucre, le café, les farines raffinées... L'état de santé réel a tendance à être révélé lorsqu'on se met au cru (sans sel, sans sucre, sans café, etc...), ce qui peut amener à penser que ça ne "marche" pas pour nous. Alors que ce qui ne marche pas pour nous, c'est d'abord notre mode de vie et les années qu'on a passées à manger n'importe quoi n'importe comment.
Plusieurs formes de crudivorismes
- Le crudivorisme végétalien: on ne consomme que des aliments d'origine végétale crus, bruts ou déshydratés ou transformés (cruisine, huile de première pression à froid, purée d'oléagineux...).- Le crudivorisme végétarien: aliments végétaux crus + oeufs crus, lait cru, fromage au lait cru, miel bio non chauffé, pollen frais...
- Le crudivorisme omnivore: aliments végétaux crus + sous-produits animaux crus + viande, poisson et fruits de mer crus.
Quelques autres catégories:
- Le crudivorisme sans aucun aliment transformé, même pas de purée d'amande, même pas de smoothies, uniquement des aliments "bruts", à la croque, à rapprocher de l'instinctothérapie (l'instinctothérapie ne "fonctionne" qu'avec des aliments bruts crus - comme le steak tartare sans sauce ni sel, les huîtres ou les pommes, pas avec les pépitos ni le knaki-frites!).
- Le frugivorisme: alimentation basée essentiellement sur des fruits, noix, graines, légumes-fruits, avocats..., pas de plantes entières ni de racines, encore moins d'aliments d'origine animale, dans le but de respecter tout ce qui vit - c'est à dire les plantes et les animaux, le fruit ayant pour vocation de "tomber", on ne lèse pas la plante en le consommant. Bon, si on y réfléchit, dans le cas de certains fruits et légumes (graines germées, amandes...), on lèse la graine qui a pour vocation de pousser aussi, mais tant qu'on a besoin de manger, il faut bien se résoudre à manger quelque chose!
Il est aussi possible - et même recommandé à chacun de faire sa propre petite "tambouille", de délimiter son propre "cadre", selon ses goûts, son état de santé, ses activités, ses finances, son lieu de vie, etc... Par exemple je me définie comme "végétalienne sans gluten à tendance crudivore", c'est mon cadre et je m'efforce de consommer autant de cru que possible mais plein de facteurs font que je peux consommer seulement 10% de cru certains jours en hiver ou jusqu'à 90% en été. "Ca dépend", comme aurait dit une de mes arrière grand-mères normande. Il m'arrive même de faire des exceptions et de sortir brièvement de mon cadre. Par exemple récemment j'ai mangé un peu de chou qui avait cuit avec de la pintade et en septembre dernier j'ai mangé des oeufs à la coque pendant 10 jours.
Je m'efforce de rester flexible, de me remettre en question et de ne pas en faire un fromage si je goûte ceci cela qui contient des oeufs ou si je craque sur un bout de chocolat noir qui contient un chouilla de lait.
Le crudivorisme est-il dangereux?
Oui, tout comme conduire une voiture ou tout comme l'omnivorisme peuvent être dangereux.Question à la con, réponse à la con.
Si on faisait un petit sondage rapide dans tous les hôpitaux de France, on trouverait sûrement une très grande majorité d'omnivores. Si la dangerosité d'un "régime" (dans le sens strict/scientifique du terme) devait se baser sur ce genre de statistiques (à la con), le "régime" omnivore serait à proscrire sur le champ!!
Le crudivorisme rend-il invincible et immortel?
Bah non, on meurt toujours à la fin, comme les omnivores.On reste un être humain, on reste faillible, imparfait et très perfectible.
Les crudivores sont-ils des extrémistes, des fous, des crétins, des malades...?
D'abord, on ne juge pas les gens en fonction de leur alimentation, comme on ne les juge pas - ou du moins comme on ne devrait pas les juger, uniquement en fonction de leur couleur de peau, de leur tête, de leur sexe ou sexualité, de la couleur de leur bulletin de vote ou de leur compte en banque.C'est pratique de créer des catégories, mais c'est aussi le fast food de la pensée. Dire de quelqu'un "il mange comme ça, donc c'est un con" ou "sa tête ne me revient pas, donc c'est un con", ça nous ramène aux heures les plus sommmmbres de notre histoire, comme on dit.
De même, on ne peut pas juger de la santé de quelqu'un uniquement à son alimentation. La santé dépend aussi d'autres facteurs: le lieu de vie, les rythmes de vie, l'activité physique, les relations familiales, amoureuses, professionnelles, l'hérédité, l'historique de santé, etc...
Enfin, certaines personnes, comme certains autistes, ont un "terrain" propice aux troubles du comportement alimentaires: par exemple un mélange de grande rigueur intellectuelle, de difficultés d'adaptation et de troubles de la perception sensorielle peut amener quelqu'un à s'obstiner dans un mode d'alimentation néfaste à sa santé.
Les "adeptes" du cru sont-il les victimes du "gourou" du cru, Thierry Casasnovas?
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Thierry Casasnovas est un crudivore français très "en vue" dans le milieu "alternatif", qui a créé une association (Régénère) et qui poste des vidéos à visée pédagogique sur youtube, sur le thème de l'alimentation et de l'hygiène de vie.Alors on va parler psycho, deux secondes.
Beaucoup de gens dans le milieu du cru (et dans le milieu alternatif en général) en ont plus qu'assez du modèle relationnel "victime-bourreau-sauveur" - appelé "triangle de Karpman" par les psychologues, mode de relation sur lequel est plus ou moins basée la médecine allopathique, si on y regarde bien.
Les NA, pour beaucoup, ont eu à faire à cette médecine, à ses hôpitaux psychiatriques et ses diagnostics erronés, ses personnels plus ou moins incompétents - faut bien le dire, ses prises en charge inadaptées et sa sur-médication toute aussi inadaptée lourde d'effets secondaires délétères: ils sont plus enclins que la moyenne à se tourner vers des solutions alternatives, puisque les prises en charge officielles ne leur apportent pas grand chose de constructif, voir même nuisent à leur santé au lieu de les aider.
Pour en revenir au modèle relationnel "victime-bourreau-sauveur" - très apprécié de Walt Disney, certaines personnes tendent à être incapables de penser la relation humaine en dehors de ce modèle et ainsi, pour eux, si une personne fait quelque chose et que ça se passe mal, et si cette personne n'est ni un bourreau, ni un sauveur, alors elle est une victime, par exemple une victime lobotomisée par Thierry Casasnovas.
Les personnes qui apprécient les vidéos de Thierry Casasnovas sont souvent à la recherche d'une autre façon de voir et de vivre les relations humaines. Pour certains, ils sont même déjà sortis depuis longtemps de cette façon de penser: ils ne se considèrent plus comme des victimes mais comme des personnes adultes responsables de leurs actes, ils ont pris leur santé en main, ils ont appris à faire des choix et ils sont prêts à assumer leurs propres erreurs et à se remettre en question le cas échéant. Ils sont à la recherche d'informations alternatives, d'idées neuves, ils expérimentent, font des essais, observent les résultats de leurs expériences et en tirent leurs propres conclusions.
Je pense que beaucoup de personnes qui regardent ces vidéos ne sont pas du tout des suiveurs, se sont au contraire des libres penseurs ou du moins des personnes qui aspirent à le devenir, des personnes qui sont loin de n'avoir qu'une seule source d'inspiration ou d'information.
Beaucoup de personnes qui apprécient Casasnovas ne le suivent pas mais lui ressemblent, ce qui - du point de vue des détracteurs de Casasnovas, peut être bien pire!! Dans le milieu "crudi", il y a une sorte de fraternité de pensée, une communauté d'esprit, des visions qui se rejoignent.
Il peut toute fois bien y avoir problème lorsqu'une personne ressemble justement tellement à Casasnovas, dans son côté "jusquauboutiste", qu'il va y avoir comme surdose de "jusquauboutisme" et crash dans le mur de la détox, par exemple.
D'où l'importance de s'écouter - ou d'apprendre à le faire, de s'observer - ou d'apprendre à le faire, de s'orienter vers le cru progressivement, plutôt que tout d'un coup si c'est un objectif qui nous motive.
Principaux dangers ou écueils du crudivorisme
- Quand la transition est brutaleDe la même façon qu'un NA peut avoir des difficultés d'organisation qu'il résout grâce à des routines et des rituels dont il a donc besoin pour réussir à faire certaines choses, le corps a ses habitudes, ainsi que le microbiote. Lorsqu'on change nos habitudes alimentaires brusquement, cela peut désorganiser le corps et le microbiote. Si l'on passe du jour au lendemain d'une alimentation "normalo-moderne" à une alimentation crue végétalienne, cela peut mener à des problèmes digestifs, à des phénomènes de "détox" plus ou moins violents, etc... Ca ne signifie pas que le cru est mauvais pour nous, ça peut signifier - entre autre, que la transition est trop violente.
- Quand l'alimentation est insuffisante en terme de calories et/ou de certains nutriments
L'alimentation "normalo-moderne" est très condensée en calories. Pour manger la même quantité de calories en cru qu'en cuit, il faut manger des volumes de nourriture bien plus conséquents. L'estomac n'en est pas forcément capable, du moins pas du jour au lendemain. Si on mange une grosse salade composées, on aura la sensation d'avoir le ventre rempli, on sera arrivé à satiété alors qu'en terme de calories, ce sera franchement insuffisant.
Si on a peu de connaissances en matière de nutrition, on peut aussi croire que manger cru, c'est juste manger des pommes et de la salade sans sauce, auquel cas on va vite manquer de calories et de nutriments essentiels, comme des lipides et des protéines!
Il peut aussi y avoir un problème d'apport en vitamine B12. C'est tout un débat dans la communauté crudi: supplémenter, ne pas supplémenter, certaines bactéries pourraient produire cette B12 mais pas quand on est en "dysbiose", et cette vitamine produite par les bactéries de nos intestins est-elle bien absorbée, ou pas... Le mieux étant de ne pas jouer avec le feu et de se supplémenter, surtout si des analyses montrent un taux limite ou trop bas (la meilleure B12 semble être la méthylcobalamine en comprimés sublinguaux).
La vitamine D peut aussi être un soucis, comme chez toute personne vivant sous les latitudes nord-européenne (ensoleillement insuffisant en UVB d'octobre à avril pour pouvoir produire de la vitamine D). En cas de taux trop bas, il existe une vitamine D3 d'origine végétale (lichen).
- Quand il y a une grosse fatigue surrénalienne
La fatigue surrénalienne est assez méconnue alors que les NA peuvent en souffrir très tôt, même dès l'enfance ou l'adolescence. Grosso modo, les surrénales sont, entre autre, les glandes endocrines gestionnaires du stress. Les NA vivent en général constamment stressés dès leur plus jeune âge d'où un épuisement précoce des surrénales avec entre autre des problèmes de fatigue chronique, burn out, dépression, ralentissement du péristaltisme, troubles circulatoires, problème de tension artérielle, etc... Avec un retentissement possible jusqu'au capacités de digestion et d'assimilation qui vont être diminuées, des besoins nutritionnels augmentés, un équilibre sodium-potassium difficile à maintenir... Le 100% cru sans sel ne sera pas alors forcément l'idéal, en tout cas très difficile à "tenir" sur le long terme.
Des glandes surrénales épuisées peuvent se rétablir avec un mode de vie plus adapté, beaucoup de repos, une alimentation de qualité, mais cela prend du temps (des mois, voir des années). En général, une forte attirance pour les aliments très salés fait un bon indicateur de l'état des surrénales. Plus leur état s'améliore, plus l’appétence pour le sel diminue.
- Quand on vise le "80/10/10"
Le "80/10/10" consiste à répartir les apports caloriques de cette façon: 80% de glucides, 10% de lipides, 10% de protides.
Selon certaines sources, ces proportions de nutriments seraient les proportions idéales pour l'être humain. Si c'est le cas, selon moi, il s'agit alors des proportions idéales pour un être humain en parfaite santé, dont l'hygiène de vie est idéale, le lieu de vie idéal, le travail idéal, la famille idéale... Je pense qu'on est peu nombreux dans notre société à vivre et à incarner tous ces idéaux. Personnellement j'ai donc tendance à me méfier de ce fameux 80/10/10. Certains neurologues hurlent même probablement à l'hérésie en entendant parler de ce concept, comme le Dr David Perlmutter, neurologue américain (auteur de "Grain Brain" et "Brain Maker") qui prône une alimentation riche en graisses de bonne qualité pour améliorer et entretenir la santé du système nerveux, pour réduire les risques de développer - voir même réduire les symptômes, des maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
- Quand on a tendance à avoir l'esprit "coupé" du corps
Quand on a tendance à avoir des hypoesthésies, des troubles de la perception sensorielle et de la cohérence centrale - comme cela peut être le cas de beaucoup de NA, ou qu'on a tendance à considérer le corps comme une machine qu'il nous revient de contrôler.
Le corps, pour moi, est d'avantage à être pris en considération et "soigné" comme s'il s'agissait d'un petit animal de compagnie. On ne fout pas des baffes continuellement à son chien à moins de vouloir le transformer en bête féroce. On en prend soin pour que la vie avec lui soit pleine de joie et d'affection. Ce devrait être pareil avec notre corps.
Lorsqu'on passe au cru, le corps est susceptible d'émettre des signaux inhabituels qu'il pourra être difficile d'interpréter ou même éventuellement de percevoir, surtout pour un NA.
Ces signaux peuvent être des indicateurs qu'on est en train de faire quelque chose qui ne nous conviennent pas... D'où l'importance de prendre en considération le corps et ses manifestations, non comme une machine mais bien comme un... être vivant!! Un être vivant dont notre "esprit" et notre système nerveux font bel et bien partie!
- Quand on est très volontaire, très perfectionniste...
... très rigoureux, très "carré", très discipliné, très idéaliste... là aussi comme beaucoup de NA peuvent l'être.
J'ai choisis des termes volontairement positifs et valorisants, parce qu'à la base, cette rigueur, ce volontarisme..., ce sont des qualités pour moi, mais si ces qualités sont poussées à l'extrême et non tempérées par une écoute de soi, de son corps, de ses sensations, de ses émotions, etc..., alors on risque de rester obstinément sur l'objectif qu'on s'est fixé, et si cet objectif est "le cru à 100% tout de suite à tout prix", on risque - lancés à pleine vitesse sur nos rails, de se prendre des murs.
En particulier le mur de la malnutrition ou de la détox.
- Quand on entre en détox et que la détox part en cacahuète
Le passage à une alimentation majoritairement crue induit plus ou moins rapidement un phénomène de détox plus ou moins important (comme une simple cure de raisin peut le faire aussi): pendant les premiers mois, on va beaucoup éliminer/détoxiner, le soucis c'est que nos émonctoires - les portes d'évacuation des toxines (intestins, reins, poumons, peau, foie), sont rarement dans une forme olympique et que cette détox va les faire travailler intensément.
C'est un sujet qui peut particulièrement concerner les autistes: certains ont des problèmes d'ordre génétique au niveau de toute la chaîne de production d'énergie et de détoxination (mithocondries, méthylation...). Leur cellules peuvent en somme être comme des chaudières mal réglées qui brûlent mal leur combustible, produisent trop de fumée et s'encrassent trop vite. Les autistes peuvent ainsi avoir une sensibilité accrue au stress oxydatif, c'est à dire une tendance à "rouiller" ou à se congestionner, à s'intoxiner plus vite que la moyenne. Ils peuvent donc avoir d'avantage de "ménage" à faire que la moyenne.
En période de détox induite par une réforme alimentaire radicale, les émonctoires peuvent plus ou moins rapidement fatiguer, se retrouver surchargés et il y a alors risque non seulement de les fragiliser mais, en plus, si la charge de toxines déborde leurs capacités d'évacuation, de s'auto-intoxiner et de se déminéraliser, puisque les toxines sont acides et que pour les "tamponner", le corps va puiser dans les minéraux apporté par les aliments, et si ces minéraux ne suffisent pas, il va puiser dans ses propres réserves: dans ses os, ses tissus.
Principaux intérêts du cru
- Reminéralisant, anti-oxydant et anti-inflammatoire
L'intérêt majeur du crudivorisme ou d'une alimentation à tendance crudivore, lorsqu'ils sont bien menés, est qu'ils permettent de prendre soin de notre équilibre acido-basique.
Les NA sont plus sensibles au stress que la moyenne, plus "stressables" que la moyenne et le stress est acidifant, c'est à dire déminéralisant et oxydant. En effet, quand on stress, on brûle d'avantage de minéraux, de vitamines, d'antioxydants. Si en plus d'être particulièrement sujet au stress, on a une alimentation très acidifiante/déminéralisante, riche en céréales, laitages, viandes, aliments industriels raffinés..., notre résistance au stress sera amoindrie et sur le long terme, toutes les formes de stress nous impacteront de plus en plus, que ce soit les stress sensoriels, relationnels, professionnels, etc...
Une alimentation majoritairement végétale, avec des apports modérés en céréales et légumineuses (en la matière, il semble préférable de favoriser les "pseudo-céréales": quinoa, sarrasin, amarante et les aliments à base de soja lactofermenté), a cet avantage d'être essentiellement alcalinisante, c'est à dire anti-oxydante et reminéralisante: elle contre les effets du stress, elle permet au système nerveux de trouver un meilleur équilibre, elle est calmante, apaisante. Avec une alimentation principalement alcalinisante, on monte moins vite et moins haut "dans les tours" et on en redescend plus facilement. On est moins enclins aux "crises de nerfs", crise de violence, auto-mutilation, phobies, angoisses, crise de mutisme, etc... Avec un système nerveux généreusement nourri en minéraux et bons lipides, les hyperesthésies peuvent diminuer, les facultés d'adaptations et d'apprentissage s'améliorer, les troubles obsessionnels compulsifs se réduire, etc... Au lieu d'aller vers une plus grande rigidité, on devient plus souple, tant au niveau cognitif qu'au niveau articulaire, par exemple.
On notera aussi que toute alimentation alcalinisante est également anti-inflammatoire et que de plus en plus d'études pointent vers un lien entre inflammation du système nerveux et autisme ou encore dépression...
Mais le crudivorisme ou alimentation à tendance crudi n'auront cet effet alcalinisant que s'ils sont bien menés: si la transition est progressive, les apports en calories et nutriments suffisants, si les émonctoires sont au besoin soutenus par des plantes médicinales, etc... Sans cela, cela risquera de n'être qu'une source de stress supplémentaire!
- Le cru c'est garanti sans glu!
Du moins sans gluten (la caséine du lait pouvant être considérée comme une autre "glu"/colle majeure, puisque comme le gluten, on peut en faire de la colle à papier peint, par exemple).
J'ai déjà abordé la question du gluten sur ce blog, je ne ferai donc que citer un de mes documents favoris qui traite des comorbidités de l'autisme, document qui insiste sur le lien entre sensibilité au gluten non-coeliaque et symptômes neurologiques:
"... plusieurs types de dysfonctions neurologiques sont des manifestations bien connues de la sensibilité au gluten chez les humains, et (...) celles-ci peuvent avoir lieu même en l’absence de symptômes intestinaux. Les professionnels de la santé devraient prendre connaissance de la possibilité d’une intolérance non cœliaque chez certains patients atteints de TSA, surtout ceux souffrant de maladies atopiques, de migraines et de troubles d’anxiété ou d’humeur. On conseille aux cliniciens de se familiariser avec les présentations neurologiques communes de l’intolérance au gluten, comme l’épilepsie, l’ataxie, la neuropathie, les migraines, les sautes d’humeur et l’anxiété, ainsi qu’avec le moyen de diagnostiquer cette maladie (Hadjivassiliou, 2014; Peters et coll., 2014)."
Autism Canada
- Détoxifiant
Si d'un côté l'alimentation crue ou à tendance crudi, lorsqu'elle est mal menée, peut parfois provoquer des phénomènes de détox plus ou moins violents, voir délétères, d'un autre côté elle permet bien sûr, lorsqu'elle est bien menée, de se libérer progressivement de nos stocks de toxines à un rythme naturel et de limiter l'ingestion d'aliments générateurs de toxines supplémentaires, ce qui n'est pas négligeable pour un organisme dont les cellules sont parfois comparables à des "chaudières mal réglées", comme mentionné plus haut.
Les parents d'enfants autistes engagés dans l'approche biomédicale se demandent parfois quels sont les meilleurs protocoles de détox ou de chélation pour leur enfant. Certains de ces protocoles allopathiques peuvent être violents, eux aussi, voir dangereux, alors qu'une alimentation plus ou moins basée sur le cru végétalien, avec transition douce sur le long terme peut déjà faire beaucoup en matière de détox, en soutenant - voir peut-être en restaurant, certaines fonctions d'élimination du corps.
Le cru, pour aller beaucoup plus loin...
Quand on s'oriente vers le cru, on l'a vu, il est indispensable de savoir s'observer, de se connaitre, ou d'apprendre à se connaitre, d'être dans le perceptif bien plus que dans la théorie, de façon à pouvoir modifier ses choix alimentaires dès qu'on sent qu'ils ne nous conviennent pas, qu'on est allé trop vite ou qu'on a trop négligé la consommation de certains nutriments essentiels, qu'on consomme trop de ceci ou pas assez de cela par rapport à nos capacités digestives ou à nos besoins du moment.Une réforme alimentaire aussi profonde peut provoquer des chamboulements important tant au niveau physiologique qu'au niveau psycho-émotionnel. Entamer un processus de détox demande beaucoup d'énergie au corps et s'il nous est impossible de réduire notre activité et notre charge de stress par ailleurs (travail, études, famille...), on risque tout bonnement de s'épuiser... Si on ne l'est pas déjà. Cette nécessité de remettre en question notre mode de vie peut avoir des conséquences auxquelles on n'aurait jamais pensé au départ...
Plus on va vers le cru, plus on est obligé d'être dans le perceptif, de plus en plus à l'écoute de nos besoins physiologique parce que le cru est tout simplement incompatible avec le mode de vie normalo-moderne: continuer à sortir boire avec les potes 2-3 fois par semaine ou à travailler du matin au soir 6 ou 7 jours sur 7, c'est impossible avec le cru et on va vite s'en apercevoir et on en conclura que "le cru, c'est pas pour moi", ou "le cru, ça ne marche pas"! Alors que ce sont ces modes de vie qui sont incompatibles avec le plein épanouissement de l'être humain, avec nos besoins physiologiques et plus on va vers le cru, plus on devient sensible à ce qui entrave cet épanouissement: plus on devient sensible à un lieu de vie inadapté, à un travail inadapté, à des relations inadaptées, à des rythmes de vie inadaptés, à une alimentation non-physiologique, etc...
Si on pense qu'on va pouvoir améliorer notre santé grâce au cru, ou avec le végétalisme à tendance crudivore, sans avoir à changer quoi que ce soit d'autre, on se met le doigt dans l’œil, parce qu'il n'y a pas que l'alimentation qui impacte notre santé.
Cela peut sembler comme un facteur limitant (ne plus pouvoir "encaisser" un rythme de vie survolté, les overdoses d'alcool, de bruit...) mais le bon côté de la chose c'est que le cru tend à nous ramener dans notre axe, à nous recentrer, tend à nous emmener vers le plein épanouissement, vers la réalisation de soi, il nous donne un horizon. Il éveille et affine notre sensibilité, notre perceptivité, nos sensations, tout en les apaisant, il aiguise la perception que nous avons de qui nous sommes, de ce dont nous avons besoin et de ce dont nous rêvons, ce dont nous avons profondément envie, de ce pour quoi nous sommes faits.
C'est un des effets inattendus du cru qui peut se révéler particulièrement intéressant et utile pour des NA qui sont souvent repoussés en marge de la société, qui passent leur vie à entendre parler de leurs dysfonctionnements plutôt que de leur talents et de leurs potentiels.
Le cru, sur le long terme, selon mon expérience personnelle, permet de réduire les dysfonctionnements - ceux des NA et non-NA, et stimule le développement des talents et de la joie de vire.
Bien vu le schéma victime-bourreau-sauveur...
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